Monthly Archives: octobre 2015

Chronique 37: A vos souhaits de Fabrice Colin

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A vos souhaits

Le pitch et le style font penser à un auteur anglo-saxon mais Fabrice Colin est bien un auteur francophone. Il a donc sa place dans le challenge Francofou.

En résumé, c’est l’histoire de trois personnages maladroits dans une Londres alternative. John Moon entraîne une équipe d’ogres qui termine inlassablement dernière du classement.

Le roman est court et se lit très facilement. C’est fluide.

Dans le style cela ressemble beaucoup aux annales du disque-monde.

Et c’est là que je m’interroge. Fabrice Colin écrit de la light fantasy (fantasy humoristique) et s’en sort plutôt bien mais quelque chose clochait dans ce livre. Ce qui me gêne c’est que je n’ai pas l’habitude de lire de l’humour francophone. Je ne sais pas à qui la faute? Des auteurs trop frileux? Des éditeurs qui ne veulent pas prendre de risques?

Regardez votre bibliothèque chez vous. En matière de SFFF on fait beaucoup de « dark », d’amour ou alors c’est tout de suite « épique ». Le Monde est en jeu.

C’est agréable de changer.

 

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Chronique 36: La geste du sixième royaume

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La-Geste-du sixième royaume(Voilà un exemple d’affiche réussie: les archétypes de la fantasy sont mis en avant)

Quand j’ai découvert ce livre au Festival Fantasy en Beaujolais j’ai accroché. Je l’ai fait dédicacer et je suis parti sans payer.

J’appartiens à la classe « voleur ».

Je pense mériter un prix pour cette action. Qui, dans la guilde des voleurs, vole encore des livres de nos jours? Pour détrousser les grand-mères au distributeur de billets, on trouve des volontaires. Pour dérober des consoles lors des émeutes, mes confrères sont actifs. Mais pour le reste…

Les valeurs se perdent…

steal this book(Biennale d’art contemporain, devinez qui est parvenu à voler le livre à ne pas voler sans se faire prendre?)

Bref, les éditions Mnémos ont lancé à ma poursuite les chiens, les cavaliers et les dragons. Je fuyais alors à travers le septième royaume (le marchand de vin de Crèche-sur-saône) et ne fut repris que quelques heures plus tard.

Et donc? La Geste? Un bon roman de fantasy à l’ancienne. Au lieu de reprendre la dichotomie Bien/mal Adrien Tomas a opté pour une opposition entre Progrès et Nature.

Déjà j’annonce que je soutiens le camp des méchants qui veulent détruire la forêt. Pas de bol, ils échouent.

L’affrontement entre les deux camps est organisé par des règles ancestrales qui font que cinq champions seront opposés aux cinq champions et cinq armées aux armées.

Point fort du roman: Les personnages. Les 10 « champions » ont été travaillés et même s’ils sont différents, on les suit facilement. C’est un déchirement à chaque fois que l’auteur en tue un.

Spoil: Si vous n’aimez pas Lost ou Game of throne, ne lisez pas ce roman. JJ Abram set Georges RR Martin sont des petits joueurs en comparaison d’Adrien Tomas. Quasiment tous les personnages (jusqu’au plus insignifiant figurant) vont mourir.

Dans la construction, le roman adopte une alternance des scènes et des points de vie comme une série télévisée (GoT ou sense8). La lecture est prenante. On avance facilement dans le pavé de 500 pages.

D’ailleurs je trouve que l’histoire telle qu’elle est composée pourrait facilement se transposer en jeu vidéo RPG (les aventures de l’ange-robot) ou en série télévisée (mais la France n’est pas encore assez audacieuse pour tenter la fantasy). Je vois bien un tournage dans le Forez avec Johan Sfar derrière la caméra.

Adrien Tomas a écrit la suite (La Maison des Mages) et prépare d’autres volumes sur son univers.

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Chronique 35: L’avenir ne sera plus ce qu’il était

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L_avenir_ne_sera_plus_ce_qu_il_etaitComme souvent je vais commencer en râlant au sujet de la couverture. J’ai lu les 600 pages du roman et je ne vois toujours pas le rapport.

Le titre semble compliqué mais il assume son côté rétro-futuriste (ou SF old school si vous préférez) qu’on retrouve dans les références du roman.

Les extra-terrestres arrivent. Jusque-là rien de surprenant.

Ils arrivent et ils veulent aider la planète terre en luttant contre le réchauffement climatique.

1) C’est original. On a enfin des ET qui pensent à autre chose que massacrer tout le monde.

2) On peut craindre un discours écologique moralisateur mais le roman évite cet écueil.

3) Gros point fort du roman par rapport à 99% des films: Les ET ne viennent pas pour aider les nord-américains mais toute la planète Terre, ce qui fait que l’action va se dérouler aux quatre coins du globe. La terre ne se limite pas aux USA.

Ensuite, le point fort fort du livre est certainement les personnages. Attachants ou irritants, ils sont fouillés et cohérents.

L’intrigue est construite comme un thriller: les ET sont-ils là pour aider les humains ou pour les détruire ? Mystère, suspense, rebondissements.

L’ensemble du roman témoigne d’une grande culture et/ou de recherches documentaires fouillées.

Selon moi, le point faible du roman est la fin. Si vous ne voulez pas que je vous spoile, arrêtez là.

Eloignez-vous de votre écran.

Tout au long du roman on explique que la planète va atteindre le point de non retour concernant les gaz à effet de serre (et c’est… malheureusement probable dans la réalité). Les ET pourraient sauver la planète (cela fait un peu deus ex machina) mais renoncent au final. Bref, on finit avec une planète vouée à mourir. j’ai un peu le même sentiment qu’après avoir vu un film catastrophe: vous avez les deux-trois héros ou la famille moyenne qui a survécu à la fin du monde et qui sourit d’un air entendu mais… concrètement… à la prochaine vague de grippe ils sont tous morts parce que la civilisation a disparu.

Le même problème se pose ici. L’humanité se retrouve avec les mêmes problèmes qu’au début. Faut-il y voir une lecture pessimiste de l’avenir ? Ou au contraire un appel à la responsabilité ? On ne va pas se leurrer: la planète va mal et les actions entreprises ne suffisent pas. Compter sur l’arrivée providentielle d’extra-terrestres pour nous sauver c’est le comble de l’irresponsabilité. A ce compte-là autant prier tous les dieux pour lutter contre le réchauffement climatique! N’est-ce pas à l’humanité d’agir en adulte ? (Et je n’écris pas ça pour blesser ceux d’entre vous qui sont croyants: même le Pape actuel a écrit en 2015 que l’homme est responsable du problème et doit agir en conséquence).

Je n’aime pas du tout cette fin pessimiste mais elle s’oriente vers un appel à l’action. N’attendons pas qu’une force invisible fasse le travail à notre place. Ne soyons pas fatalistes! Nous sommes les humains. Nous avons des centaines de civilisations et des talents variés, nous pouvons sauver notre monde par nous-même.

Bref, dans l’ensemble j’ai apprécié ce livre et sa maitrise des codes du genre. D’ailleurs j’ai proposé à Yann Quero de nous rejoindre comme writer sur le projet AEnigma (série de petits jeux vidéo). Il devrait s’occuper du cinquième épisode. A suivre…

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Chronique 34: La loi du désert de Franck Ferric

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la loi du désert

Grâce à un concours organisé par le blog Ascadys et les éditions du Riez je gagnais en 2013 un étrange roman, La loi du désert. Premier roman de Franck Ferric (que j’ai retrouvé depuis dans l’anthologie Lancelot).

Déjà le roman avait reçu de bonnes critiques:

Un roman d’aventure et d’anticipation dont le sujet pourrait paraître banal s’il n’était pas transcendé par l’amour fraternel et la quête de la liberté et de la vérité. Un roman essentiel qui insuffle un désir de prendre son destin en main et de se rebeller à notre tour…
(Taly Lefevre article sur « La loi du désert »)

« La loi du Désert » fait partie sans conteste des meilleurs livres que j’ai lu cette année. Pour un premier roman, les éditions du Riez promettent énormement. Je ne peux donc que vous inviter à le lire »…
If Is Dead

« Même si c’est son premier roman, Franck Ferric à 30 ans, n’est pas un néophyte. Il a déjà publié plusieurs nouvelles aux éditions l’Oxymore, dans le fanzine Le Calepin Jaune, la revue Elegy et diverses anthologies mais aussi un recueil de nouvelles aux éditions Nuit d’Avril aujourd’hui disparues. Notez aussi que La Loi du Désert est le roman inaugural d’une toute nouvelle maison d’édition , les Editions du Riez à qui je souhaite longue vie . On peut vraiment dire qu’avec ce roman ça démarre très fort.
OUTREMONDE

Effectivement, le roman est mal. Les aspects imaginaires sont peu marqués mais l’univers post-apo désertique est original et cohérent. L’histoire a des allures de Mad Max mais avec une dépanneuse. Le côté désert aveuglant fait penser aux chapitres du Trône de fer, dans la neige.

Bien écrit, j’ai accroché aux deux personnages.

Bémol: la fin. J’attendais un boss ou une scène culte. J’espérais un dénouement à la hauteur de l’histoire mais… je ne vais pas spoiler.

Je l’ai dit à l’auteur quand on s’est rencontrés à Bagneux et il m’a confirmé que de nombreux lecteurs lui avaient fait la même remarque.

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Chronique 33: La Horde du Contrevent d’Alain Damasio

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la horde du contrevent

Nous avons consacré cinq mois de nos vies pour concevoir un petit jeu vidéo en hommage à ce livre donc les plus perspicaces d’entre vous ont déjà deviné qu’on l’a apprécié (beaucoup).

La horde du Contrevent, c’est l’histoire d’une troupe formée par 23 personnes (le nombre varie selon les recrues et les morts) qui tente d’aller au bout du monde.

C’est-à-dire ? demandez-vous.

La civilisation a été bâtie à l’ouest et les deux pôles sont couverts de glace donc ils cherchent à aller à l’est.

Et alors? Où est le problème?

Le Vent. Un vent violent et interminable souffle d’est en ouest, balayant tout (y compris les constructions humaines) d’où le nom de la horde. Leur boulot: contrer le vent.

Et pourquoi ils ne prennent pas un bateau volant pour aller au bout ?

Parce que c’est interdit. Il faut contrer avec le corps. Le voyage importe autant que la destination.

Mais s’ils vont toujours tout droit… ils vont pas finir par faire le tour de la…

Chut!! Ne spoilez pas la fin! Vu que Damasio a opté pour une numérotation inversée on devine assez tôt la fin du roman. Et c’est là un point intéressant.

L’auteur assume complètement ses influences philosophiques (Nietzsche et Deleuze). En tant que professeur de philosophie je me suis amusé à surligner tous les passages et à noter tous les clins d’oeil.

Oh mon Dieu! diront certains. Vous écrivez sur les livres?! Blasphème!

Ce ne sont pas livres « sacrés » non plus. Un roman est fait pour vivre. Et je pense que c’est dans l’esprit du livre de réveiller et d’inciter à l’action.

Bref, étant donné les références philosophiques, on comprend, comme dans Matrix Reloaded, qu’il n’y a pas de « source » ou de « principe premier » (cher à la philosophie antique). Dans la vie, on en bave et on meurt. Point de paradis. Point de justice.

Mince alors! Et les gentils battent pas les méchants à la fin ?

Non.

Et le héros n’embrasse pas l’héroïne à la fin?

Non plus.

Alors quel est l’intérêt du roman?

Le voyage. C’est le voyage qui importe, car il symbolise la vie. Ce n’est pas la destination (la mort) qui importe mais ce qu’on fait pendant la durée de cette vie. On est en mouvement, on pense, on évolue. Et c’est ce qu’on lit pendant 700 pages.

 

Petite anecdote pour finir: La Horde du Contrevent est un best-seller français (120 000 exemplaires vendus). Des adaptations sont prévues en BD, en série animée et en jeu vidéo. Le livre est peu connu hors de notre pays et c’est un peu gênant pour trouver des financements du coup nous avons conçu un jeu vidéo pour montrer que le public français est motivé. Oui, en France, nous sommes prêts pour la fantasy et la SF.

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Chronique 32: Sale temps de Lou-Jan

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saletemps01

Si vous avez aimé le jeu vidéo A Wise Use of time de Jim Dattilo, vous risquez fort d’apprécier le premier roman de SF de Lou Jan, Sale temps.

Le pitch du roman est simple: « Et si on avait la possibilité d’arrêter le temps? »

Les deux personnages principaux en font des usages divers (tricher, violer, travailler plus) et je ne vais pas trop en dévoiler pour ne pas spoiler.

Mais le roman prend une deuxième dimension avec un autre thème de SF: les univers parallèles.

Niveau écriture, Lou Jan a opté pour un style extrêmement haché avec des phrases ultra-courtes. C’est une manière très américaine d’écrire qui donne une grande vitesse de lecture (j’ai fini le roman en deux heures).

Seul bémol: la couverture. Quel rapport avec l’histoire ?

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Chronique 31: Les tisseurs de temps d’Eva Simonin

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Les tisseurs de tempsDimanche dernier, Eva Simonin et Lou Jan étaient invitées, aux Intergalactiques, à une table-ronde sur « J’ai écrit mon premier roman de SF ». Le premier conseil que je donnerais à ceux qui veulent comme nous devenir écrivains  serait simple « Lire ». Pour apprendre à écrire, aucune formule magique, seulement la lecture. Pour devenir créatif et éviter de répéter des schémas déjà vu, il faut élargir son champ de vision et ne pas hésiter à consulter des ouvrages peu connus, à tester de nouvelles plumes.

Du coup, je n’ai plus vraiment d’excuse pour ne pas participer au challenge Francofou… C’est reparti pour une troisième année.

 Les Tisseurs de temps d’Eva Simonin

Autant le dire tout de suite, cela ressemble beaucoup au film Edge of tomorrow, même si le roman a été écrit bien des années avant le film.

Les lecteurs attentifs m’objecteront alors: « Mais… Vous faîtes beaucoup de références à ce film ». C’est vrai. Je vous recommande d’ailleurs de lire le long dossier que nous avions réalisé pour le magazine PdE.

Et ensuite? Cette chronique n’est-elle pas censée parler du roman d’Eva Simonin, Les tisseurs de temps, aux éditions « Les mondes d’atria » ?

L’histoire se déroule sur une autre planète dans un contexte de guerre SF. L’héroïne, oracle, possède un pouvoir de prédiction qui lui permet de surmonter bien des obstacles. La gestion du « temps » est plus proche de Philippe K Dick que celle d’un Doctor Who.

Le roman me fait aussi beaucoup penser au film La stratégie Ender avec l’héroïne qui s’entraine, qui intègre une équipe.

Clairement une histoire pour les fans de SF parce que les thèmes classiques sont présents et correctement traités, d’où un petit bémol: la couverture. L’image est pas mal mais elle me semble trop « fantaisy » et pas assez SF.

Et je termine par un point polémique (dont j’ai discuté avec l’auteure la semaine dernière): est-ce que ce roman pourrait s’adapter en jeu vidéo ? La mécanique de « vision des futurs » permet pas mal de possibilités.

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Jeu vidéo « La onzième horde » d’après l’univers d’Alain Damasio

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Pour jouer, il suffit de cliquer ici.

ou entrez cette adresse dans votre barre:

https://dl.dropboxusercontent.com/u/38084554/La%20onzi%C3%A8me%20horde%20d’apr%C3%A8s%20Alain%20Damasio/web/mygame/index.html

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Rentrée de l’école doctorale de philosophie 2015

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Das Gehalt der Artisten heute

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Im Januar 2015 haben Zeichner und Autoren von Comics in Angoulême (Veranstaltungsort des BD-Festivals in Frankreich, Anm.d.Ü.) demonstriert, um die Regierung und den Präsidenten Hollande auf ihre Situation aufmerksam zu machen, denn ihre finanzielle Situation wird immer schlechter. Ein Gesetzentwurf sieht vor, die Rentenversicherungsbeiträge für Künstler zu erhöhen, was einem Verlust von einem Monatsgehalt entspräche (die meisten von ihnen kommen kaum auf den gesetzlich festgelegten Mindestlohn.) Continue Reading

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