La liberté de marché signifie-t-elle l’écrasement des plus faibles ?0

Posted on mai 9th, 2017 in En terminale

Correction de l’exposé T STL-STMG

La liberté de marché signifie-t-elle l’écrasement des plus faibles ?

 

Contexte

Emmanuel-Macron-elu-president-de-la-Republique

Macron, 8e président français

Emmanuel Macron le huitième président de la cinquième république a été élu par le peuple avec un programme « libéral » assumé.

Nous avons vu en cours que « libéral » signifie que l’Etat essaie de laisser un maximum de liberté à la société civile (par exemple en laissant les entreprises agir librement).

L’inverse serait un Etat « autoritaire » qui choisirait d’agir activement sur la société civile (pour relancer l’économie par exemple).

Les différentes démocraties n’ont pas le même degré de « libéralité » et peuvent osciller selon le contexte (ainsi, même les Etats-Unis d’Amérique ont choisi avec le New Deal d’agir directement sur l’économie américaine après la crise de 1929).

Analyse au brouillon

La liberté de marché autorise à acheter la force de travail au plus bas prix possible.

La formulation du sujet laisse entrevoir une interprétation marxiste puisqu’elle sous-entend que la liberté de marché serait l’écrasement des plus faibles. Il faudrait donc, d’une part, expliquer les mécanismes qui conduisent à cet « écrasement » mais également construire une problématique, c’est-à-dire trouver la thèse inverse et son argumentation. Si la loi du marché signifiait l’écrasement des populations il ne serait pas logique de l’adopter.

 

Introduction

La liberté de marché signifie que les entreprises sont libres de fixer les salaires et inversement que les employés sont également libres de vendre leur force de travail au prix qu’ils souhaitent. Les adeptes de la liberté de marché, que nous appellerons libéraux par commodité, considèrent que le marché doit atteindre un équilibre naturel, bénéficiant à tous. Par conséquent l’Etat ne devrait pas déranger ce système. Pourtant on constate depuis le dix-neuvième siècle des grèves, des manifestations et des réactions parfois violentes des employées aux décisions des dirigeants, ce qui laisse planer un soupçon sur le prétendu équilibre naturel. En effet, l’employé est libre de choisir son entreprise et de demander le salaire qu’il souhaite mais n’est-il pas contraint au final d’accepter un travail et le salaire proposé pour pouvoir vivre. De l’autre côté, dans un monde mondialisé, si un employeur détenteur des moyens de production estime que les salaires demandés par ses employés sont trop élevés il peut recruter dans un autre pays. C’est pourquoi on en vient à poser la problématique suivante : Le vendeur et l’acheteur de la force de travail sont-ils également libres ?

 

Thèse A : La loi du marché est la seule juste.

Argument 1 : L’équilibre naturel.

La liberté de marché repose sur l’idée que le marché doit atteindre un équilibre naturel. Si les employeurs et les employés sont libres de fixer le salaire de leur choix, on devrait arriver à des compromis. Les employeurs ont intérêt à proposer de bons salaires pour attirer les employés compétents.

Ex : Google et Netflix proposent des salaires attractifs et de bonnes conditions de travail pour attirer les employés compétents.

Argument 2 : L’ouvrier est toujours libre.

Contrairement à l’esclavage ou au servage, la condition prolétaire est libre. Le travail n’est pas obligé. En théorie l’employé est libre d’accepter ou de refuser un poste. Il peut choisir son employeur.

Ex : En France, il est possible de démissionner.

Transition : Si on définit la liberté comme choix, alors la liberté de marché offre une liberté aux employés mais si on définit la liberté comme absence de contrainte, il faut reposer la question car les employés sont contraints par des causes extérieures.

Thèse B : La liberté de marché est illusoire.

Argument 1 : Rapport de force inégal.

Certes on peut dire que l’employé est libre d’accepter ou pas mais il n’est pas placé dans les mêmes conditions que l’employeur. Pour Marx, penseur du communisme, les propriétaires sont avantagés puisqu’ils possèdent les moyens de production (machines, usines), ils sont en position d’imposer les salaires.

Ex : Dans son roman Germinal, Zola décrit les conditions de vie des mineurs et leur lutte asymétrique contre les propriétaires.

Argument 2 : L’évolution des technologies : de l’exploitation à l’asservissement volontaire

Avec le développement de l’économie « biface », on sort du système employeur-employé pour passer à système à deux « faces » : plateforme et utilisateur. Ce dernier est libre de ne pas utiliser la plateforme qui prend une commission mais s’il ne le fait pas, il risque de ne pas travailler.

Ex : Les utilisateurs français de la plateforme Uber protestent car malgré des horaires importants ils gagnent peu.

Argument 3 : L’existence d’un Code du travail prouve que l’équilibre ne s’obtient pas aisément.

Au final, dans les pays dits « libéraux », la loi va encadrer certains aspects du travail à l’aide du Code du travail pour définir par exemple l’horaire maximum ou le salaire minimum. S’il est nécessaire de poser un cadre juridique pour éviter l’exploitation des employés, cela signifie que le marché seul n’atteint pas l’équilibre.

Ex : Code du travail.

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