La morale de la raison0

Posted on décembre 12th, 2013 in En licence

La morale de la raison

 

[…] tous les impératifs commandent soit hypothétiquement, soit catégoriquement. Les premiers représentent la nécessité pratique d’une action possible, en tant qu’elle constitue un moyen de parvenir à quelque chose d’autre que l’on veut (ou en tout cas dont il est possible qu’on le veuille), Quant à l’impératif catégorique, il serait celui qui représenterait une action considérée pour elle-même, sans relation à une autre fin, comme objectivement nécessaire.[…]

Quand je conçois un impératif hypothétique en général, je ne sais pas à l’avance ce qu’il contiendra, jusqu’à ce que la condition me soit donnée. Mais si je conçois un impératif catégorique, je sais immédiatement ce qu’il contient, Car, dans la mesure où l’impératif ne contient en dehors de la loi que la nécessité qui s’impose à la maxime d’être conforme à cette loi, mais que la loi ne contient aucune condition qui vienne la limiter, il ne reste rien d’autre que l’universalité d’une loi en général, à laquelle la maxime de l’action doit être conforme, et c’est uniquement cette conformité que l’impératif fait apparaître véritablement comme nécessaire.

Il n’y a donc qu’un unique impératif catégorique, et c’est celui-ci: Agis seulement d’après la maxime grâce à laquelle tu peux vouloir en même temps qu’elle devienne une loi universelle.

Kant, Métaphysique des moeurs

 

Être bienfaisant quand on le peut est un devoir, et il y a en outre bien des âmes qui sont si disposées à la sympathie que, même sans autre motif relevant de la vanité ou de l’intérêt, elles trouvent une satisfaction intérieure à répandre la joie autour d’elles et qu’elles peuvent se réjouir du contentement d’autrui, dans la mesure où il est leur oeuvre. Mais je soutiens que, dans un tel cas, une action de ce genre, si conforme au devoir, si digne d’affection soit-elle, n’a pourtant aucune véritable valeur morale, mais qu’elle va de pair avec d’autres inclinations, par exemple avec le penchant pour les honneurs, lequel, si par bonheur il porte sur ce qui est en fait en accord avec l’intérêt commun et en conformité avec le devoir, par conséquent sur ce qui est honorable, mérite des louanges et des encouragements, mais non point de l’estime; car à la maxime fait défaut la teneur morale, telle qu’elle consiste en ce que de telles actions soient accomplies, non par inclination, mais par devoir.

KANT, Métaphysique des moeurs

 

 

 

Pour Kant, la morale est fondée sur la raison.

Cette fondation est opérée dès le début de la première section des fondements de la métaphysique des mœurs.

(prochainement, analyse poussée, niveau licence de la morale kantienne)

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