Berkeley: être c’est être perçu0

Posted on novembre 25th, 2012 in En terminale

Et il semble tout aussi évident que les diverses impressions ou idées imprimées sur les sens, […] ne peuvent exister autrement que dans un esprit qui les perçoit. Je pense qu’une connaissance intuitive de cela peut s’obtenir par quiconque fera attention à ce que veut dire le terme « exister » lorsqu’il est appliqué aux choses sensibles. Je dis que la table sur laquelle j’écris existe, c’est-à-dire que je la vois et la touche ; et, si je n’étais pas dans mon bureau, je dirais que cette table existe, ce par quoi j’entendrais que, si j’étais dans mon bureau, je pourrais la percevoir ; ou bien, que quelque autre esprit la perçoit actuellement. « Il y eut une odeur », c’est-à-dire, elle fut sentie ; « il y eut un son », c’est-à-dire, il fut entendu ; « il y eut une couleur ou une figure » ; elle fut perçue par la vue ou le toucher. C’est tout ce que je puis entendre par des expressions telles que celles-là. Car, quant à ce que l’on dit de l’existence absolue des choses non pensantes, sans aucun rapport avec le fait qu’elles soient perçues, cela semble parfaitement inintelligible. L’esse  de ces choses-là, c’est leur percepi ; et il n’est pas possible qu’elles aient une existence quelconque en dehors des esprits ou des choses pensantes qui les perçoivent.

BERKELEY, Principes de la connaissance humaine

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