Epictète: le stoïcisme0

Posted on novembre 26th, 2011 in En terminale

Il y a des choses qui dépendent de nous et d’autres qui ne dépendent pas de nous. Ce qui dépend de nous, ce sont les pensées, la tendance, le désir, le refus, bref tout ce sur quoi nous pouvons avoir une acton. Ce qui ne dépend pas de nous, c’est la santé, la richesse, l’opinion des autres, les honneurs, bref tout ce qui ne vient pas de notre action.

Ce qui dépend de nous est, par sa nature même, soumis à notre libre volonté ; nul ne peut nous empêcher de le faire ni nous entraver dans notre action. Ce qui ne dépend pas de nous est sans force propre, esclave d’autrui ; une volonté étrangère peut nous en priver. […]

En conséquence, dès qu’une chose te semble douloureuse, songe à objecter aussitôt : « C’est une idée que je me fais, ce n’est pas du tout en réalité ce que cela paraît être. » Ensuite étudie cette chose, juge-la à la lumière des principes que tu t’es donnés, et de celui-ci surtout qui est le premier : est-ce que cela fait partie des choses qui dépendent de nous ou non ? Et si cela fait partie des choses qui ne dépendent pas de nous, qu’il te soit facile de dire : « Cela ne me touche pas. » […]

Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les événements, mais l’idée qu’ils se font des événements. Ainsi la mort n’est pas une chose effrayante, sinon Socrate lui-même l’aurait jugée telle ; mais l’idée que la mort est une chose effrayante, voilà ce qui est effrayant. Lorsque donc nous éprouvons une gêne, un trouble, une tristesse, n’en cherchons jamais la cause ailleurs qu’en nous-mêmes, je veux dire dans les idées que nous nous faisons de ces choses. […]

Quand un corbeau pousse un croassement de mauvais augure, ne te laisse pas emporter par une idée fausse, mais aussitôt en toi-même la distinction nécessaire et dis-toi : « Pour moi, il n’y a aucun mauvais présage là-dedans, mais cela concerne mon pauvre corps, mes misérables richesses, ma réputation négligeable, ou mes enfants ou ma femme. Pour moi, tout est de bon présage si je le veux, car, quoi qu’il arrive, il dépend de moi d’en tirer profit. » […]

Toute chose a deux anses, l’une qui permet de la porter, l’autre qui ne le permet pas. Si ton frère a des torts, ne le prends pas du côté où il a des torts (c’est en effet l’anse par laquelle ce n’est pas supportable), mais prends-le plutôt du côté où c’est ton frère, où il a été élevé avec toi, et tu prendras alors la chose du côté où elle est supportable.

EPICTETE, Manuel , trad. Cl. Chrétien

 

Epictète le philosophe esclave était un stoïcien.

Le stoïcisme est une école eudémoniste, c’est-à-dire qui vise le bonheur.

Donc les principes stoïciens sont construits pour permettre l’accès au bonheur. Que faut-il retenir de ce texte ?

1) Une distinction essentielle: les stoïciens distinguent ce qui dépend de nous (nos pensées) et ce qui n’en dépend pas (le climat, l’immortalité, la fortune, les autres, notre corps, etc.)

Le stoïcien ne s’iqnuiète pas de ce qui ne dépend pas de lui puisque…ça ne dépend pas de lui.

2) Le stoïcisme est une pratique (pas seulement une idéologie). Epictète encourage son lecteur à se livrer régulièrement à des exercices. chaque jour il faut exercer son jugement. Pourquoi? Pour trouver le bonheur.

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