« De mortuis » in Zombies… et autres infectés
Ils sortent de leur tombe, se relèvent après un accident mortel. Les zombies sont dans les rues. Ils cognent à votre porte pour vous dévorer.
Un virus a transformé vos voisins en créatures enragées ou décérébrées. Si vous les croisez, prudence : certaines sont susceptibles de vous ignorer, mais d’autres pourraient vous arracher les entrailles.
Barricadez-vous. Ne répondez à aucun appel. Méfiez-vous de vos proches : ils pourraient convoiter vos biens ou, pire, avoir rejoint leurs rangs. Priez pour que vos réserves tiennent jusqu’à l’arrivée – peu probable – des secours.
En attendant, jetez-vous ces dix-sept nouvelles. Peut-être y trouverez-vous des idées pour survivre à cette apocalypse… ou devenir un meilleur mort-vivant.
Sommaire
Un beau mariage, Frédérique Lorient
Freaks , Cualli Carnago
Outlaw , Frédéric Czilinder
Mille canines, Sarah Dunkel
Chaney, Julie Conseil
De mortuis, Laurent Pendarias
Du debriefing zombiesque en 7 étapes, Fabien Clavel
Ces jours qui se suivent…, Nassim Ben Allal
L’Étiquette, Mathilde Gervaisot
Ceux qu’on caillasse, Vanessa Terral
Accro, Alexandre Ratel
Catharsis 2.0, Guillaume Guike Lemaître
Le Jugement, Gabriel Vidal
Zombie, zombie, zombie… Boom !, Li-Cam
Darach, Valentin Vergès
Jusqu’à ce que la mort, Benoît Giuseppin
Moi, Zombie, Jean-Pierre Andrevon
Je ne vous gâche pas la surprise mais ma nouvelle a la particularité de se dérouler à une lointaine époque et de mettre en scène le philosophe Machiavel. Quoi de mieux pour stopper une invasion de morts-vivants qu’un peu de philosophie ?
J’ai également le plaisir de vous annoncer que l’anthologie a été beaucoup lu et chroniqué par différents sites et magazines, dont la fameuse revue de cinéma L’Ecran fantastique. Notre anthologiste Emmanuel Beiremar a réalisé un excellent travail qui ravi beaucoup de monde.
Fabien Clavel, auteur de 27 romans, a écrit une chronique fort sympathique sur son blog. Vous pouvez retrouver les chroniques de cette anthologie sur d’autres sites, fans de SF et de zombies : L’autre monde, My Zombie Culture, ActuSF et Blog-O-Livre.
1er prix ENSTA 2014: Bellérophon
Consulter les résultats en ligne
Lire la nouvelle « Bellérophon ou de la chimère » en ligne sur le site de « Sciences et avenir »
Un grand merci aux commentaires encourageants du jury (et merci à mes camarades professeurs qui ont pu filmer des morceaux de la soirée):
Fatou Diom « Vous mettez admirablement bien la maïeutique en oeuvre ».
Cédric Villani « C’est pas du tout le genre que j’attendais […] Mais qu’est-ce que c’est que cette affaire-là? […] Et finalement oui, on est en plein dans le sujet ».
Chronique n°28 : Absinthe n°12 « Groupuscules de l’ombre »
Quand les présentateurs de l’émission « Rêves et cris », sur la chaîne Nolife, ont présenté les webzines francophones, ils ont qualifié les éditeurs d’Absinthe de « stakhanovistes ».
Et je dois dire que je suis assez d’accord.
« Qu’est-ce qu’un stakhanoviste ? » demanderont certains. Un alcool russe ? pas loin. Est-ce que vous rappelez le cheval dans La Ferme des animaux d’Orwell? Celui qui travaillait dix fois plus que les autres. Oui, celui-là. C’est l’archétype du stakhanoviste. A l’origine, je dois préciser que ce concept est une arnaque. A l’époque de l’URSS, la propagande incitait les travailleurs à se démener pour le bien commun. Un mineur, répondant au nom de Stakhanov, réussit à sortir quatorze fois plus de charbon que la moyenne. Il fut aussitôt utilisé comme exemple et monté en épingles. Une enquête démontra qu’il s’agissait d’une supercherie : les camarades du mineur l’avaient aidé à gonfler ses chiffres.
Depuis, on dit d’une personne qui travaille beaucoup plus que les autres, parfois de façon « surnaturelle », qu’il est stakhanoviste.
Et l’équipe d’Absinthe fournit une quantité d’efforts incroyable. Chaque mois, un nouveau numéro sort. C’est déjà impressionnant mais il y a plus. Absinthe, la revue de l’imaginaire, a accouché de deux spin-off: la revue Enchantement pour la littérature plutôt sentimentale et Corbeau pour la littérature noire, plus adulte.
Cette revue numérique offre l’opportunité à des écrivains novices de se lancer dans le monde incertain et inquiétant de la littérature. Pour les lecteurs c’est l’occasion de découvrir, gratuitement, de nouvelles plumes. Et, pour conclure, je dirais que ce ne sont pas les seuls avantages : grâce à Absinthe, j’ai également découvert des auteurs avec qui j’ai pu travailler.
En ces temps troublés, alors qu’on n’entend parler que de crise, de chômage, de récession, d’austérité, de désespoir et de misère, je trouve extrêmement positif de voir que l’effervescence créative ne s’essouffle pas et que, bien au contraire, les gens sont, plus que jamais, dynamiques et affrontent l’incertitude le sourire aux lèvres.
Groupuscules de l’ombre
Pour le douzième numéro, Absinthe avait choisi le thème « Groupuscules de l’ombre » comme thème. A première vue, cela m’évoque Dan Brown. On s’attend à voir des Illuminati, des cellules de francs-maçons ou encore des sectes chrétiennes. Mais Absinthe s’inscrit dans les univers SFFF, pas dans les thrillers américains. Alors à quoi pouvait-on s’attendre ? A des groupes mystérieux infiltrés dans l’ombre ? Des extra-terrestres comme les yuuzhan vong qui noyautaient la galaxie de Star Wars avant de l’envahir? Une équipe de héros recrutée secrètement par une divinité comme dans l’excellent Geste du sixième royaume d’Adrien Thomas ? La guilde des chasseurs de la série Supernatural ?
Les intraterrestres de Laurent Pendarias
Qu’est-ce que c’est que cette nouvelle ? Déjà le titre semble copié sur un épisode de la série Doctor Who. Pour l’originalité, on repassera. Et en plus, l’histoire débute par une citation de neuf lignes tirée d’un livre de psychologie historique. Et pour couronner le tout, il semblerait que l’auteur de cette nouvelle et celui de cette chronique ne soient qu’une seule et même personne !
(Si ce n’est pas une belle entrée en matière pour traiter des groupuscules de l’ombre et des complots…)
Epsilon par Aurélie Mendonça
De la SF : un groupe doit garder un complexe qui mène des expériences… pas banales. Un petit côté « 28 jours plus tard ». J’apprécie, en SF militaire, quand le personnage principal est une héroïne, l’histoire n’est pas centrée que sur l’aspect « action ». J’aime aussi les histoires actives mais ici la narration a un intérêt. La nouvelle revisite le mythe des loups-garous et… je préfère ne pas en dire plus parce que la chute est bien construite.
Aurélie a déjà écrit quatre romans. Vous pouvez consulter sa bio et sa biblio sur :
http://www.babelio.com/auteur/Aurelie-Mendonca/117382
Les autres par Tiphaine Levillain
Encore de la SF mais cette fois le groupe de l’ombre est une équipe de méchants terroristes, dans un monde post-apocalyptique, rebâti avec l’aide des extra-terrestres. L’histoire d’amour qui se dessine apporte du piment et un dilemme intéressant à la 24h Chrono. Honnêtement, je pense que l’auteure pensait plus à un drame, à la Corneille, qu’à 24 mais c’est le sentiment que j’ai eu.
Tipahine a déjà écrit quelques nouvelles et participe au quatrième tournoi de nouvellistes organisé par Nouveau Monde.
Les marionnettistes par Catherine Loiseau
Du fantastique (ou urban fantasy, je m’y perds parfois dans les classifications). Dès le premier paragraphe, on plonge dans l’histoire. L’héroïne découvre l’existence de gens aux pouvoirs étranges et à partir de là, elle devra fuir. Malgré des touches d’humour, je trouve la fin très sombre. Jappr2cie la nouvelle qui possède un double niveau de lecture.
Je suis depuis un moment les écrits de Catherine Loiseau, auteure de nouvelles de qualité (et d’un très bon Graakash). Vous pouvez suivre son actualité sur : http://catherine-loiseau.fr/
Jeux odieux par Florian Bonnecarrère
Florian n’en est pas à son coup d’essai. Il a déjà publié plusieurs nouvelles dans la revue Absinthe. Tantôt il met en scène des chimères steampunk et tantôt il s’enfonce dans les galeries souterraines.
Il nous livre ici une nouvelle de SF, portée par un vocabulaire dynamique et pimenté d’humour. La chute est atroce ! Et c’est un compliment. Le dénouement semblait tellement téléphoné que j’ai apprécié le résultat inattendu.
Rideau ! par Frédéric Pieters
La nouvelle Steampunk du numéro. Le concept le plus inattendu possible. Même les Japonais n’ont jamais osé réaliser un manga sur ce thème : un affrontement par parcs d’attraction steampunk interposés.
Oui, la nouvelle comporte aussi un paquet d’éléments sympas comme le mot de la fin mais c’est surtout cet aspect qui m’a marqué. On imagine bien cette scène au cinéma.
La pierre de concentration par Lordius
Ah ! Du médiéval-fantastique pur et dur. Une ligue secrète de voleurs. Un magicien taciturne. Un guerrier et, comme le nom de la nouvelle le laisse supposer, un artefact spécial.
L’auteur s’amuse avec les jeux de mots et les clins d’œil disséminés.
Lordius a déjà publié deux romans et des nouvelles, on le retrouve sur http://lordius1er.blogspot.fr/
O. R. B. par Jean Bury
SF campagnarde.
Face à l’occupation des aliens nazis, la Résistance résiste !
Portée par un vocabulaire vivant, à al Michel Audiard, la nouvelle nous raconte le récit improbable et incroyable de quelques campagnards résistants qui vont jusqu’à traquer l’auteur pour le sermonner.
C’est mon style d’humour. Les plus jeunes ne connaissent pas mais au début des années 2000, c’était le genre de fanfiction humoristique qui circulait sur le forum St-Seiya.
J’avais proposé une fois qu’on instaura comme contrainte de placer au moins une fois le mot « absinthe » dans toutes les nouvelles de la revue, mais là l’auteur est allé beaucoup plus loin en incluant la revue. On nage dans l’auto-référencement à la Tarentino.
Jean Bury était un auteur de langue wallonne mort en 1918 mais… je suspecte que ce n’est pas le même. Je penche plutôt pour l’auteur de Terre Zéro édité par House Made of Dawn.
Celui qui viendra par M’Isey
M’Isey est un auteur prolifique : je le croise souvent. Mon frère avait bien aimé sa nouvelle apocalyptique parue dans Ruée vers l’espace.
Ici, il nous livre la nouvelle d’horreur du recueil. Des morts, de l’horreur, un monstre. Très lovecraftien.
Les éditions Ivre Book viennent de boucler une anthologie sur Cthulhu (dans laquelle on retrouve un texte de Catherine Loiseau, citée plus haut). A mon avis (subjectif), c’est le genre de texte qui leur plairait. C’est classique mais du classique bien écrit.
Le coffre par Yoann Queyla
Et pour conclure le numéro Yoann nous raconte l’histoire d’un groupe de résistants. C’est plutôt de la SF mais sa nouvelle a un petit côté réalisme historique. Le coffre renferme un secret. La chute est plutôt réussie. Je m’attendais à autre chose.
Et les poèmes ?
Comme d’habitude, avec Absinthe on conclut avec les poèmes. Je ne vais pas dévoiler les intrigues.
J’ai aimé. Double dose de Julien Noël, le jeune auteur belge, spécialiste des sorcières.