La méthode de l’explication de texte (court résumé pour les séries générales)
Pour les séries technologiques, l’exercice de l’explication de texte se présente sous la forme de trois questions. Il s’agit généralement d’identifier la thèse puis les étapes de l’argumentation et enfin de rédiger une mini-dissertation sur le sujet du texte.
Pour les séries générales, l’exercice de l’explication de texte consiste à EXPLIQUER un texte (et non à le commenter pour donner son opinion personnelle sur le sujet).
AU BROUILLON
N’hésitez pas à prendre une heure pour bien travailler votre texte.
– Lisez votre texte plusieurs fois.
– N’hésitez pas à recopier des passages sur votre brouillon pour les décortiquer.
– Encadrez en rouge les mots d’articulation (mais, ou, et, donc, or, ni ,car) qui vous indiqueront le squelette de l’argumentation. Surlignez en couleur les mots-clés (notions importantes).
INTRODUCTION
– Situer le texte (si possible);
– Présenter le thème du texte (de quoi parle-t-on ?);
– Problématiser (expliquer pourquoi el problème se pose);
– Exposer la problématique (la question à laquelle ce texte répond);
– Présenter la thèse de l’auteur (c’est-à-dire la réponse de l’auteur à la problématique);
– Annonce du plan: expliquer au lecteur le découpage (pertinent) que vous faîtes du texte.
DEVELOPPEMENT
Analyse du premier mouvement.
Quand vous expliquez un texte vous devez en partie le reformuler. Il faut expliquer les termes techniques rencontrés et les notions. Toutefois, reformuler ne suffit pas. Vous risquez de tomber dans la paraphrase. Il faut également procéder à une analyse logique du texte.
Expliquez le rôle des phrases et des propositions dans la construction d’une argumentation. Identifiez les hypothèses, les définitions, les arguments, les exemples et la thèse.
Analyse du deuxième mouvement.
Analyse du troisième mouvement.
CONCLUSION
Montrez l’originalité du texte et ses limites. Par exemple, indiquez ce que cet auteur a apporté par rapport à ses prédécesseurs ou les objections que ses successeurs ont formulé.
La méthode de dissertation (court résumé)
Pour l’exercice de la dissertation je vous recommande la méthode enseignée par votre professeur (ou par votre manuel). Prendre une méthode de dissertation sur Internet ne constitue qu’un palliatif par rapport au véritable travail effectué en classe. Si néanmoins vous avez besoin d’un résumé, voici les principales étapes:
AU BROUILLON
Prenez une heure pour analyser correctement votre sujet.
Vous pouvez rédiger votre plan et votre introduction au brouillon. Ce n’est pas au milieu de la dissertation qu’on décide subitement d’organiser ses idées.
INTRODUCTION
– Amorce (amener le sujet);
– Définition des termes importants du sujet;
– Problématisation (expliquer quel problème se pose et pourquoi il se pose);
– Problématique (le problème posé sous forme de question);
– Annonce du plan.
DEVELOPPEMENT
Une partie = une thèse (une réponse possible au problème posé)
Chaque partie se subdivise en sous-parties. En général, un paragraphe présente un argument (théorique, général) illustré par un exemple (concret, précis).
La transition doit montrer les limites d’une partie et légitimer l’existence d’une partie supplémentaire.
Le développement d’une dissertation compte en moyenne trois parties subdivisées en trois sous-parties.
CONCLUSION
La conlusion récapitule les étapes de l’argumentation et répond à la question.
Comment rater une dissertation ?
Pour réussir à obtenir 4 ou moins le jour du bac, vous pouvez tenter de ne rien apprendre, de rendre une copie blanche ou encore de faire l’une des erreurs recensées ci-dessous.
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Exemple de sujet: « L’artiste est-il un artisan ? »
Copie de l’élève: Obi-Wan Kenobi.
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Vous n’avez pas répondu à la question posée.
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Exemple de sujet: « L’artiste est-il un artisan ? »
Copie de l’élève: Oui.
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Vous répondez à la question mais vous n’avez rien analysé. Vous n’avez pas argumenté. Ce n’est pas une copie de philosophie.
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Exemple de sujet: « L’artiste est-il un artisan ? »
Copie de l’élève: Non.
0/20
Vous répondez à la question mais vous n’avez rien analysé. Vous n’avez pas argumenté. Ce n’est pas une copie de philosophie.
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Exemple de sujet: « L’artiste est-il un artisan ? »
Copie de l’élève: Lol, mdr 1artist pe pa être 1 artisan.c koi ce suG?
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Copie illisible.
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Exemple de sujet: « La foi et la raison sont-ils compatibles ? »
Copie de l’élève: Oui, moi je suis croyant et je crois qu’on peut être croyant et utiliser sa raison.
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Vous répondez à la question mais vous n’avez rien analysé. Vous donnez votre « opinion personnelle ». On vous demande de montrer pourquoi le problème se pose.
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Exemple de sujet: « La foi et la raison sont-ils compatibles ? »
Copie de l’élève: Non. Moi je crois pas en Dieu, je comprends pas que des gens puissent croire en Dieu. Donc c’est pas compatible.
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Vous répondez à la question mais vous n’avez rien analysé. Vous avez donné votre « opinion » personnelle. On vous demande de montrer pourquoi le problème se pose.
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Exemple de sujet: « La foi et la raison sont-ils compatibles ? »
Copie de l’élève: Descartes dit que oui mais Marx dit que non. Comme mon prof a dit que oui, ça doit être oui la réponse.
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Vous répondez à la question mais vous n’avez rien analysé. Ne vous contentez pas de donner les réponses des grands philosophes (ou de votre professeur de philosophie). Il faudra mobiliser les argumentations des philosophes (servez-vous des textes étudiés en classe pendant l’année scolaire).
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Exemple de sujet: « L’animal a-t-il une conscience ? »
Copie de l’élève: Moi, mon petit chien, il me ramène mes pantoufles. Par contre il n’aime pas quand il pleut dehors. Donc je pense qu’ila une conscience.
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Vous répondez à la question mais vous n’avez rien analysé. Vous vous contentez de raconter une anecdote personnelle. Cela peut être utile en tant qu’illustration d’une théorie mais il faudra d’abord analyser le problème (pourquoi se poser cette question?) et y répondre en argumentant.
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Exemple de sujet: « L’artiste est-il un artisan ? »
Copie de l’élève: Oui, lire le texte de Nietzsche à ce sujet. Mais il faut tempérer par le texte de Hegel vu en classe et il faudrait conclure par le texte de Kant à la page 120 de mon manuel.
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Vous répondez à la question mais vous n’avez rien analysé. Ne faîtes pas des renvois interminables. Le correcteur a votre copie sous les yeux. Il veut lire votre « réflexion » personnelle. Il ne veut pas lire votre « opinion ». Il ne veut pas lire non plus un résumé de cours.
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Exemple de sujet: « L’artiste est-il un artisan ? »
Introduction de l’élève: De tous temps, depuis que l’homme est homme, et dans tous les pays, l’homme s’est posé cette éternelle question mystérieuse « l’artiste est-il un artisan ? »
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Evitez les introductions « poudre aux yeux ». Il faut montrer pourquoi le problème se pose.
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Exemple de sujet: « L’artiste est-il un artisan ? »
Introduction de l’élève: Rodin était un sculpteur génial. Rodin a été refusé aux Beaux-arts. Mais au fait, l’artiste est-il un artisan ?
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Essayez d’amener naturellement votre problématique. Si elle semble « tomber du ciel », votre correcteur vous soupçonnera de ne pas avoir compris le sujet.
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Une dissertation n’a pas de taille imposée. Vous pouvez rendre une copie de 5 ou 6 pages, ce n’est pas important. Evitez juste de rendre une copie de moins de 3 pages ou de plus de 30 pages…
Pensée magique VS la raison: la note au bac
Il existe des croyances du style « ma note au bac dépend des croyances du correcteur ». Ce genre de fadaises fait partie des mythes et des légendes urbaines. Les gens de ma génération avaient des mythes du style « la note d’art plastique est jouée aux dés » ou « les marches d’escalier » mais tout ceci n’est que la représentation d’une pensée magique. Certaines matières comme le dessin, l’histoire, le français ou la philosophie ont l’air totalement opaques (à l’inverse des sciences exactes qui ont le mérite d’être claires). Du coup, certains élèves donnent des explications « magiques » à l’origine de leur note. Je dis « magique » parce que spontanément un humain, placé face à un phénomène qu’il ne comprend pas, va produire une explication facile, une explication magique. C’est exactement ce que faisaient nos ancêtres. Pendant l’Antiquité, on avait un dieu pour expliquer les orages, des mythes pour expliquer nos saisons. Les explications magiques ou religieuses ont fonctionné jusqu’à ce que la philosophie et les sciences viennent les détrôner en expliquant aux humains POURQUOI les phénomènes se produisent. Il en va de même pour les notes. Une note est basée sur des critères objectifs (comme vous le verrez en deuxième partie).
PSYCHOLOGIE
(ceci ne fait pas partie du programme officiel, vous n’êtes pas obligé de lire cette partie et de découvrir les mécanismes du comportement humain)
Vous avez probablement entendu parler des mécanismes de défense : le refoulement, l’annulation, la projection, la rationalisation, l’intellectualisation, la surcompensation, la régression, etc. Mais j’aimerais attirer votre attention sur la théorie de l’auto perception (de Daryl Bem).
Lorsque nous essayons de nous représenter notre propre comportement et de le juger, nous pratiquons la déformation avec maestria. Il existe 3 formes particulièrement intéressantes de déformation :
– L’effet de faux consensus (tendance à se surestimer) : nous pensons à tort que nos opinions et nos comportements, en particulier les plus condamnables, sont partagés par le plus grand nombre : « Tout le monde fait ça ! » Nous avons tendance à voir un consensus en accord avec notre opinion, que celui-ci existe ou non.
Exemples : « Je ne respecte pas le code de la route mais tout le monde fait ça ». « Je prends de la drogue mais tout le monde fait ça ». « Je tiens des propos racistes mais tout le monde le fait au bar ». Pourtant qui peut affirmer, chiffres à l’appui, que tout le monde fait ça ?
– L’effet de faux caractère unique (tendance à sous-estimer) : Certaines personnes ont tendance à croire que leurs problèmes sont si différents de ceux des autres que personne ne pourra vraiment les comprendre. Il s’agit donc de la tendance à sous-estimer la banalité de nos convictions, en particulier les plus louables.
Exemples : « Je suis la seule à me soucier du sort des animaux ». « Je suis le seul à laisser ma place aux personnes âgées dans le tramway ». « J’ai une vraie mélancolie dans mon cœur, personne ne comprend ce que je ressens ». Pourtant si on consulte la littérature française ou le cinéma ou Internet on constate que nos sentiments, nos problèmes ou nos idées ne se limitent pas à notre seule personne.
– Conduites auto-protectrices : Afin de protéger notre ego, nous inventons de nombreuses excuses. En tant qu’humains, nous utilisons ces conduites parce qu’elles sont plus économiques. Cela nous évite de nous remettre en question et n’implique pas de changement de comportement.
Conduites auto-protectrices
1) Biais d’auto-complaisance.
A qui attribuez-vous la cause d’une action ? On appelle « Attribution interne » quand on s’attribue la causalité d’un événement. On appelle « attribution externe » le fait d’expliquer un événement par des causes extérieures à nous. Ainsi un psychologue américain a mené une enquête auprès d’hommes politiques, après les élections. Les hommes politiques qui avaient été élus expliquaient tous leur succès par leurs qualités personnelles : « c’est mon charisme », « c’est ma personnalité », « on a gagné grâce à mon programme ». En revanche, tous les hommes politiques qui avaient échoué expliquaient leur échec par des causes extérieures à eux : « l’adversaire était trop fort », « on n’avait pas assez d’argent pour faire la campagne », « c’est la faute des journalistes si on a perdu », « on a perdu parce que l’adversaire a triché ».
De même à l’école, on retrouve souvent ce genre d’explication. L’élève qui a réussi utilisera des explications du type : « j’ai réussi parce que je suis intelligent » ou « j’ai réussi parce que j’ai beaucoup travaillé ». Un élève qui échoue peut utiliser des explications du type « la maîtresse ne m’aime pas » ou « je n’ai pas eu de chance ».
2) Auto-handicap : lorsqu’on doit passer un examen très difficile (le genre d’examen qu’on est pratiquement sûr de rater même en travaillant), on préfère ne pas réviser du tout. Ainsi, en cas d’échec, on peut se consoler en se disant qu’on n’avait rien fait, ce qui nous évite de remettre nos capacités ou notre intelligence en question. Lorsque nous cherchons des excuses pour expliquer un échec, pour protéger notre estime de soi ou notre image, nous pratiquons l’auto-handicap.
Un autre exemple : l’élève qui passe toute sa nuit à réviser et qui arrive fatigué en classe. S’il échoue il pourra toujours dire qu’il était fatigué. En pleine forme, il aurait réussi. Pour le coup il aurait mieux fait de venir en pleine forme.
3) Attribution au « génie »
Quand on explique les bonnes performances des autres grâce à leurs talents exceptionnels.
Exemple : « Lui il a eu une bonne note mais c’est normal, il est bon en maths ». Il faut se méfier du mythe du « génie ». Certaines personnes sont plus douées que d’autres mais nous ne connaissons aucun sportif, aucun prix nobel, aucun homme politique qui se soit contenté de naître pour réussir. Tous les gens « doués » font des études et travaillent pendant des années pour arriver à quelque chose.
4) Se comparer de manière favorable
On se compare avec des personnes moins bien loties que soi.
Exemple : « Oui j’ai eu que 10 mais machin n’a eu que 8 ».
5) Ne plus accorder d’importance
Un élève qui échoue à l’école, régulièrement, va décider de ne plus accorder de valeur à l’école (pour préserver son égo). C’est une cause classique du désengagement scolaire. Mais nous faisons tous ça. Celui qui n’est pas bon en sport décide que le sport n’est pas important. Tout comme celui qui a du mal à remplir les formulaires administratifs va décider que la bureaucratie est quelque chose d’inutile.
Pourquoi ai-je pris le temps de montrer ça ? C’est pour rappeler que l’humain n’utilise pas toujours sa raison pour analyser objectivement la situation. La première réaction, la réaction spontanée, c’est la pensée « magique ». L’explication invraisemblable mais facile. Il faut faire l’effort de se servir de sa raison pour comprendre comment fonctionnent les choses.
Nous en reparlerons quand nous aborderons la notion de liberté mais il existe une notion contre laquelle se bat la philosophie : le fatalisme. Les gens qui adoptent toujours en permanence des explications magiques n’ont que peu d’emprise sur leur vie. Ils croient qu’il y a un « destin », des « dieux » ou une « force supérieure » qui dirige tout et qu’ils ne peuvent rien y faire à part se plaindre. Les gens qui comprennent le POURQUOI de toute action acquièrent une puissance d’agir sur le monde et, dans une certaine mesure, une certaine maîtrise de leur vie.
De nos jours, la « force supérieure » est incarnée par l’Etat. Mais l’Etat n’est pas une force magique divine. L’Etat est constitué par des hommes et des femmes qui sont élus (d’où l’importance d’aller voter).
Et si vous croyez en l’existence d’un Dieu, qui serait la cause de toute chose, dites-vous que « Si Dieu envoie la maladie, c’est aussi Dieu qui envoie le médecin. » La croyance religieuse n’est pas incompatible (comme voudraient le faire croire les extrémistes) avec le fait de connaître le monde et d’apprendre POURQUOI les choses fonctionnent ainsi.
Maintenant, place au pouvoir de la Raison :
LA NOTE AU BAC DE PHILOSOPHIE
Quels sont les critères « objectifs » ?
Vous ne trouverez pas de barème commun pour tous les professeurs de philosophie car on nous demande de noter « globalement » une copie. Il n’y a pas quatre points et demi pour la pertinence et trois points pour la cohérence. C’est un jugement global. Ainsi une bonne copie, bien rédigée, bien articulée, avec de bonnes références mais qui a un fait un hors-sujet n’aura pas la moyenne.
Toutefois il existe de nombreux critères objectifs qu’on peut suivre pour évaluer une copie de façon neutre. Ce sont les critères que j’utilise quand j’évalue vos exposés. Je vous les présente sous forme de questions afin que vous puissiez vous auto-évaluer :
Comment est mon introduction ?
Le problème est-il clairement identifié ? Est-ce que mon lecteur comprendra la question que je pose ?
Est-ce que j’ai bien pensé à définir les mots-clés du sujet ? Est-ce que je me suis contenté de répéter mécaniquement une définition ? Est-ce que j’ai commencé à réfléchir à ma problématique à partir des définitions ?
IMPORTANT : Le problème est-il problématisé ? Est-ce que j’ai su montrer à mon lecteur pourquoi le problème se posait ? Est-ce que ma problématique (la question finale) semble « tomber du ciel » ou est-ce qu’on voit pourquoi je suis amené à me poser cette question ?
(La technique « bateau » qu’on utilise généralement pour montrer qu’un problème se pose consiste à opposer une thèse et une antithèse. Vous pouvez poser une question et vous montrez qu’un philosophe AAA y répond d’une certaine manière alors que le philosophe ZZZ dit exactement le contraire. Si les deux philosophes ne sont pas d’accord, c’est que la question est plus difficile qu’on ne le pensait. NB : quand on dit qu’un philosophe pense quelque chose, on dit rapidement POURQUOI. Exemple : les empiristes croient que toutes nos idées viennent de l’expérience parce qu’un homme ne peut pas avoir une idée de ce dont il n’a pas fait l’expérience, exemple : un aveugle ne peut avoir l’idée du rouge. MAIS les innéistes pensent le contraire : on possède des idées dont on n’a jamais fait l’expérience : exemple, on ne peut pas faire l’expérience de l’infini et pourtant nous avons cette idée.
Un philosophe n’est pas un magicien. Ses idées ne lui viennent pas d’une source magique. Chaque philosophie a des fondements. Chaque thèse est construite sur des fondements, sur des arguments. En mathématiques on n’invente pas la réponse, on la démontre. En philosophie c’est pareil.)
L’annonce du plan (si vous le faîtes) est-elle cohérente ? Est-ce que mon lecteur risque de deviner ma réponde finale rien qu’en lisant mon introduction ?
Première partie (thèse A)
Est-ce que la thèse défendue dans cette partie est clairement identifiable ?
Est-ce que l’élève est hors-sujet ? Est-ce que l’élève commet des contre-sens ? (je vous accorde que c’est difficile de s’auto-évaluer sur ce point mais votre correcteur ne vous loupera pas sur ces points)
Les arguments sont-ils identifiables ? Sont-ils clairs ?
Les arguments sont-ils illustrés par un exemple ? Lees exemples sont-ils pertinents (adaptés au sujet) ?
Est-ce que l’élève suit des articulations logiques ? Est-ce qu’il saute du coq à l’âne ?
Si on lit une copie dont les différentes parties semblent totalement détachées, on se doute que l’élève récite des connaissances. Si vous voulez montrer que vous avez une réflexion personnelle, montrez à votre correcteur POURQUOI vous avez besoin d’une partie supplémentaire. Vous ne faîtes pas ça pour allonger la copie ou noircir du papier, vous ajoutez une partie parce qu’il y a un aspect du problème qui n’a pas été vu ou parce qu’il y a un contre-exemple qui vient ébranler la thèse précédente.
L’élève a-t-il compris les notions utilisées ?
Si vous choisissez de recopier une citation ou d’utiliser la doctrine d’un philosophe vu en classe (Platon, Lucrèce, Averroès, Descartes, Kant, etc.) ne donnez pas l’impression de faire du « copier-coller ». Vous devez expliquer à votre correcteur le sens de la citation (cela montre que vous avez parfaitement compris) et ensuite montrer ce que cela apporte à votre réflexion (je n’ai pas cité cet auteur pour montrer que j’ai de la culture, je l’ai cité parce qu’il apporte un élément de réflexion qui va faire avancer mon problème).
Deuxième partie (thèse B, souvent opposée à la thèse A)
Est-ce que la thèse défendue dans cette partie est clairement identifiable ?
Est-ce que l’élève est hors-sujet ? Est-ce que l’élève commet des contre-sens ? Les arguments sont-ils identifiables ? Sont-ils clairs ?
Les arguments sont-ils illustrés par un exemple ? Lees exemples sont-ils pertinents (adaptés au sujet) ?
Est-ce que l’élève suit des articulations logiques ? Est-ce qu’il saute du coq à l’âne ?
Si on lit une copie dont les différentes parties semblent totalement détachées, on se doute que l’élève récite des connaissances. Si vous voulez montrer que vous avez une réflexion personnelle, montrez à votre correcteur POURQUOI vous avez besoin d’une partie supplémentaire. Vous ne faîtes pas ça pour allonger la copie ou noircir du papier, vous ajoutez une partie parce qu’il y a un aspect du problème qui n’a pas été vu ou parce qu’il y a un contre-exemple qui vient ébranler la thèse précédente.
L’élève a-t-il compris les notions utilisées ?
Si vous choisissez de recopier une citation ou d’utiliser la doctrine d’un philosophe vu en classe (Platon, Lucrèce, Averroès, Descartes, Kant, etc.) ne donnez pas l’impression de faire du « copier-coller ». Vous devez expliquer à votre correcteur le sens de la citation (cela montre que vous avez parfaitement compris) et ensuite montrer ce que cela apporte à votre réflexion (je n’ai pas cité cet auteur pour montrer que j’ai de la culture, je l’ai cité parce qu’il apporte un élément de réflexion qui va faire avancer mon problème).
Troisième partie ???
Si vous vous contentez d’opposer une thèse et une antithèse vous risquez d’aboutir à une contradiction. Or vous ne pouvez pas finir sur une contradiction. C’est pourquoi je conseille une troisième partie (mais vous pouvez le faire dans la conclusion si vous ne vous sentez pas de faire une troisième partie). Dans la troisième partie vous tentez de dépasser le « oui/non » apparent. Montrez à votre correcteur que vous avez réfléchi. Vous n’êtes pas l’homme de la rue qui répond bêtement « oui » ou « non » ou « ça dépend ». Vous avez compris le problème. Vous savez pourquoi les gens disent « oui », vous savez pourquoi les gens disent « non » mais vous êtes capable de penser par vous-même, vous êtes capable de trouver une troisième réponse.
Conclusion
Donnez une réponse au problème posé. Donnez une réponse claire au problème posé. A ce stade, on ne veut pas lire un vague « ça dépend », il va falloir se montrer précis. Vous pouvez rapidement récapituler les étapes de votre argumentation mais l’important est de donner une réponse. Il est déconseillé de finir sur une question. En français, on vous demandait de finir sur une ouverture. En philosophie, on vous demande une réponse claire.
Exemple de dissertation :
« Toutes les opinions sont-elles respectables ? »
Exemple d’élèves qui ne réfléchissent pas : oui / non / ça dépend
Exemple d’élève qui réfléchit : j’ai montré à mon correcteur pourquoi les opinions de chacun étaient respectables (liberté d’expression, chaque homme est censé détenir la raison, etc.) et j’ai montré pourquoi certaines opinions n’étaient pas acceptables (les propos haineux ou infondés risquent de déchirer la société, les propos anti-démocratiques veulent abolir notre liberté d’expression, etc.). J’en conclus que toutes les opinions sont respectables parce que XYZ mais qu’il nous faut interdire les opinions PZT parce que KMN.
FAQ (terminale)
Les questions courantes des élèves
Demain, c’est le bac de philosophie. Je n’ai rien fait de toute l’année. Qu’est-ce que je peux faire ?
Facile ! Inventez une machine à remonter dans le temps.
Demain c’est le bac de philosophie, je n’ai rien fait de toute l’année mais j’ai entendu dire qu’un pote avait eu 16 sans réviser.
Si vous êtes du genre à croire que le Projet Blair Witch était une vraie cassette ou qu’il y a des alligators dans les égouts de New York, alors oui vous aurez 16…en légendes urbaines.
http://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9gende_urbaine
Il paraît que les élèves de TL fument du cannabis avant tous les contrôles de philosophie. Ca aide.
Au risque de vous surprendre, non. Cela n’aide pas les élèves.
http://www.drogues.gouv.fr/nc/etre-aide/faq/cannabis/faq-categorie/les-effets-du-cannabis/#irfaq_14
La philosophie peut-elle vaincre la peur ?
Bonne question. Lisez les lettres d’Epicure. Ce philosophe antique démontrait qu’il était inutile d’avoir peur des dieux puisqu’ils ne s’occupaient pas des humains. Il écrivait également qu’il ne fallait pas craindre la mort… La philosophie combat la peur au sens où elle tente de déconstruire des peurs irrationnelles.
La philosophie comme la science dissipent les superstitions.
Mais moi je voulais savoir si la philosophie pouvait vaincre la peur, parce que j’ai peur d’être paralysée par la peur le jour du bac.
De nombreux élèves sont inquiets à l’idée d’affronter le bac. La philosophie étant la première épreuve, elle est généralement synonyme de terreur.
Dites-vous bien que nos soldats arrivent à courir au milieu d’un champ de bataille. Pourquoi ? Les militaires sont-ils des gens extraordinaires ou des fous ? Non. Ce sont juste des gens entraînés. Les gens entraînés à courir sont capables de courir dans n’importe quelles conditions.
Pour un élève, c’est pareil. Vous avez été entraîné toute l’année à écrire des dissertations et des explications de texte. Votre corps et votre esprit sont entraînés. Quelque soit le sujet qui tombera le jour du bac, vos réflexes vous porteront malgré vous.
J’apprends mes cours par cœur et pourtant je n’ai pas des notes excellentes en philosophie.
En philosophie, il ne suffit pas d’apprendre un cours pour le ressortir. Cela vous garantit quelques points mais on demande plus. Il faut apprendre et comprendre. L’objectif de la philosophie est de penser par soi-même.
C’est bien d’apprendre des citations, cela montre que vous avez de la culture. C’est bien d’apprendre votre cours, cela montre à votre correcteur que vous avez travaillé. Mais il faut développer une pensée personnelle. Cela ne signifie pas qu’on raconte sa vie personnelle. Cela signifie qu’on développe un raisonnement personnel.
Moi j’ai ma propre pensée. J’ai pas besoin de faire de la philosophie.
Méditez sur la différence entre « penser tout seul » et « penser par soi-même ».
Je ne comprends rien au cours de philosophie.
N’hésitez pas à poser des questions à vos professeurs. Ce n’est pas anormal de rencontrer des difficultés en philosophie. C’est une matière exigeante.
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