Alain Renaut: La fin de l’autorité0
Alain Renault a poursuivi, dans son livre La fin de l’autorité, la recherche d’Hannah Arendt sur la crise de l’autorité au XXe siècle dans les pays démocratiques. En démocratie, tous les êtres humains sont considérés comme égaux. Cela a eu des répercussions sur la cellule familiale où la femme est désormais reconnue comme l’égal de l’homme. De même les différences de richesse ou de fonction ne suffisent plus à séparer les hommes, comme sous l’Ancien Régime.
Mais sous ce règne de l’égalité, on peut être amené à croire que tout le monde est l’égal de tout le monde. On peut croire que le médecin est l’égal du patient, que le juge est l’égal de l’accusé, que l’élu est l’égal de l’électeur. On peut malheureusement croire que l’enfant est l’égal de son parent ou que l’élève est l’égal de son maître, ce qui donne la crise de l’éducation.
Si l’élève est considéré comme l’égal de son maître, pourquoi devrait-il se soumettre à son autorité ? Ecouter ses cours, les accepter comme tel et ne rien remettre en question. Autrefois le maître possédait l’autorité, non pas à cause de son savoir mais de sa fonction. Le fait d’être juste « professeur » ne suffit plus à faire autorité dans les écoles.
Alain Renault postule qu’un retour en arrière (à l’autorité d’antan) est impossible mais que des évolutions sont possibles. Il identifie quelques figures. Le professeur peut conserver son autorité grâce à son charisme. Le professeur reconnu comme « expert » grâce à son savoir conserve aussi une part d’autorité.
Toutefois la définition classique de l’autorité était de s’imposer sans avoir recours à la force brute ou à la persuasion. Si les professeurs sont amenés à user de charisme ou de subtilités pour conserver leur autorité sur les élèves, conservent-ils une véritable autorité ou un subterfuge ?
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