La liberté n’est-elle qu’une illusion ?0

Posted on décembre 22nd, 2011 in En terminale

Ceci est un exemple de dissertation rédigée. Il est évident qu’on n’attend pas d’un élève de terminale qu’il écrive une dissertation de 16 pages. Une dissertation de 5-6 pages manuscrites peut convenir, toutefois, comme certains élèves éprouvent des difficultés à se représenter « comment rédiger », j’ai préféré fournir un exemple de corrigé intégralement rédigé (et détaillé).

Evitez les copies ultra-courtes de deux pages. Vous pouvez écrire quelque chose de pertinent mais c’est généralement le signe que le sujet a été survolé. Le traitement sera certainement superficiel.

Inversement, inutile de verser dans le « remplissage ». Certains élèves accumulent des exemples sans argumenter ou des citations et des arguments d’autorité sans jamais analyser.

C’est bien d’apprendre des citations et des exemples, cela montre à votre correcteur que vous avez travaillé et que vous avez acquis un certain nombre de connaissances mais l’épreuve de philosophie n’est pas une épreuve d’érudition. C’est votre capacité à analyser un problème et à argumenter qui est évaluée. Le correcteur attend de lire votre pensée personnelle (pas votre opinion personnelle). Pensez-vous que le correcteur peut évaluer votre pensée personnelle si vous vous contentez de recopier les citations de grands auteurs sans les analyser ?

Vous noterez qu’il est possible d’intégrer les connaissances d’autres disciplines : littérature, sciences humaines (histoire, économie, psychologie, sociologie, psychologie sociale, histoire de l’art, psychologie historique), etc.

J’ai rédigé une dissertation complète et détaillée pour vous fournir un exemple de réflexion personnelle (j’utilise mes références) mais cela ne constitue aucunement un modèle parfait à copier. Par définition, la réflexion personnelle est personnelle. Chacun doit la développer par son propre travail réflexif.

 

La liberté n’est-elle qu’une illusion ?

 

Introduction (dans une vraie dissertation, n’indiquez pas les sous-chapitres)

Œdipe. L’oracle Tirésias prédit qu’Œdipe tuera son père et épousera sa mère. C’est son destin. Ayant connaissance de cet oracle, le père Laïos tente d’arrêter le destin en faisant éliminer son fils. Le bébé se retrouve finalement entre les mains d’un couple qui décide d’élever l’enfant. Devenu enfant, Œdipe suit son chemin. Il affronte le sphinx et libère Thèbes. Conformément à l’oracle, il tue son père et épouse sa mère. En apprenant l’horrible vérité sur sa condition, Œdipe fou de douleur décide de se crever les yeux. Mais Œdipe est-il responsable de ses actes ? Au fond, Œdipe n’est rien de plus qu’une marionnette agitée par le destin. Une marionnette qui se croit libre parce qu’elle bouge et affronte des épreuves mais qui, au final, suit un chemin tracé d’avance.

Œdipe est soumis à son destin : sa vie et ses choix sont déjà écrits à l’avance, prédéterminés. Œdipe ne possède donc aucune liberté, c’est-à-dire qu’il ne possède pas la capacité de faire des choix librement, indépendamment de toute contrainte. Par exemple, Œdipe a-t-il le choix d’échouer face à l’énigme du sphinx ? Non. Puisque son destin était d’épouser sa mère, il était destiné à survivre à toutes les épreuves placées sur son chemin. Pour lui la liberté n’est qu’une illusion, c’est-à-dire que sa liberté est pareille à une illusion d’optique. Par exemple, quand on trempe un bâton dans l’eau, il apparaît brisé (à cause de la diffraction de la lumière). Un observateur sait que le bâton n’est pas brisé pourtant il voit le bâton brisé. Et c’est la spécificité de l’illusion : elle présente une vision fausse, mais contrairement à l’erreur qui peut être corrigée, l’illusion demeure même quand on a pris conscience qu’elle n’était qu’une illusion.

Qu’en est-il de tout être humain ? L’expérience quotidienne du choix nous donne le sentiment immédiat de la liberté. Chaque matin, j’ai le choix entre mettre tel pantalon ou tel autre. Je sais que je suis libre puisque j’ai le pouvoir de mettre un pantalon puis de l’enlever pour en mettre un autre. Pourtant, on peut légitimement s’interroger sur cette prétendue liberté. Plusieurs mythologies s’accordent sur la croyance en un destin (parfois un concept abstrait, parfois représenté par les trois moires ou les trois parques). Un constat de fait établit que les individus des sociétés occidentales du XXIe siècle continuent de lire leur horoscope, comme si une croyance en un futur déjà établi persistait. On pourrait envisager que l’avenir est déjà écrit et que nous appelons « liberté » l’ignorance de cet avenir. Après tout, se croire libre ne garantit pas qu’on le soit réellement. Suffit-il de se croire intelligent pour l’être ? Ou mieux encore, suffit-il de se croire immortel pour l’être ? Assurément non. On peut donc objecter que la croyance en la liberté ne suffit pas à affirmer son existence vis-à-vis d’un destin.

Ainsi nous sommes amenés à nous poser la question : la liberté n’est-elle qu’une illusion ? Quels sont les enjeux de cette interrogation ? Cicéron, le philosophe stoïcien romain, dans son Traité du destin, résumait les conséquences de ce type de raisonnement qu’il nommait « le raisonnement paresseux » : « Si c’est votre destin de guérir de cette maladie, que vous fassiez ou non venir le médecin, vous en guérirez ». La croyance au destin risque de conduire à l’inaction. Par exemple, si un oracle ou une voyante vous annonce que votre destin est de réussir. C’est sûr, c’est assuré. Quoi qu’il arrive vous deviendrez riche. Dans ce cas, inutile de vous fatiguer. Vous deviendrez riche sans avoir à travailler, vous pouvez arrêter. Inversement, si un oracle vous annonce que votre destin est d’échouer. Si votre échec est assuré, quoi qu’il arrive, inutile de vous fatiguer. Tous vos efforts ne serviront à rien contre le destin donc inutile de vous fatiguer. Dans tous les cas, la croyance au destin et au caractère illusoire de la liberté risquerait de nous conduire au fatalisme, à l’idée que tout est déjà décidé d’avance, et à l’apraxie, c’est-à-dire à l’absence d’action. Or un peuple fataliste qui ne croit pas au pouvoir de sa volonté ne cherchera pas à gagner des libertés politiques par des luttes. Un homme fataliste qui pense que son destin est déjà écrit à l’avance ne tentera rien pour changer sa condition en mieux. La réponse à cette question « la liberté n’est-elle qu’une illusion ? » aura des conséquences pratiques c’est pourquoi il faut s’interroger.

 

Première partie : La liberté contre le destin.

Pour le sens commun, il semble que les humains disposent d’une certaine liberté. A la différence des machines, les humains ne sont pas programmés pour effectuer les mêmes actions. Un humain peut choisir entre porter des chaussettes blanches ou des chaussettes noires. Il peut également ne pas porter de chaussette ou essayer d’enfiler ses chaussettes par-dessus ses chaussures. A priori, l’expérience du choix incite les humains à penser qu’ils sont libres.

 

a)     Descartes : l’expérience du choix.

Ainsi, Descartes écrit dans la quatrième Méditation métaphysique : « je l’expérimente » au sujet de sa volonté.

Parce que nous faisons l’expérience quotidienne de la liberté, nous sommes amenés à penser qu’elle existe. De la même manière faire l’expérience de la souffrance ou faire l’expérience de l’amour nous incite à penser que la souffrance et l’amour existent (alors que ce sont des abstractions).

 

De l’absence de contrainte dans son esprit, Descartes conclut à l’idée d’un libre-arbitre : on possèderait la capacité à faire ou à ne pas faire quelque chose : je peux prendre un stylo ou ne pas le prendre. D’après le système de Descartes, cette liberté de l’homme se limite à faire ou ne pas faire.

Mais s’il existe réellement un destin, cette liberté semble bien faible. « Si c’est votre destin de guérir de cette maladie, que vous fassiez ou non venir le médecin, vous en guérirez ». Si le destin décide qu’une guerre doit avoir lieu, ou qu’une tempête va dévaster votre maison ou que vos proches doivent décéder suite à une épidémie, vous avez peut-être un choix limité mais vous n’empêcherez pas le destin. Faut-il alors se résigner ?

 

b)     Les stoïciens : distinguer ce qui dépend de nous de ce qui n’en dépend pas.

Le stoïcisme est souvent confondu à tort avec le fatalisme de par leur apparente résignation face aux événements. La principale distinction sur laquelle est construit le système stoïcien peut se résumer par l’incipit du Manuel d’Epictète : « Il y a des choses qui dépendent de nous et d’autres qui ne dépendent pas de nous ». Le climat, la guerre, l’immortalité ne dépendent pas des humains. Le corps ne dépend pas non plus de nous (puisqu’on ne choisit pas d’être malade). Les seules choses qui dépendent de nous sont les pensées. Notre volonté, notre pensée sont les seules choses qui dépendent vraiment de nous. Par exemple, un tyran peut s’emparer de mes biens et massacrer ma famille. Il peut me faire enfermer et torturer mon corps toutefois le tyran ne pourra jamais contrôler mes pensées.

Les stoïciens semblent résignés. Si un proche meurt, il faudrait ne pas s’en inquiéter. Si une guerre approche, il ne faut pas être troublé. Tout cela ne dépend pas de nous.

 

Pourtant le stoïcisme prône une prise active d’action : le stoïcisme est conçu comme une pratique quotidienne. Chaque jour, il faut s’habituer à distinguer ce qui dépend de nous de ce qui ne dépend pas de nous. Il faut s’accoutumer à voir en chaque chose le côté positif. Ainsi le sage stoïcien développe une force d’âme, un lest, qui lui permettra de ne pas être balayé par les coups du destin.

Le stoïcien Chrysippe expliquait cette idée avec son exemple du cylindre (que la tradition a retenu sous le nom de « Cylindre de Chrysippe »). Le destin s’abattra de la même manière sur les humains mais ils ne réagiront pas tous de la même manière. Si on frappe un cône, il bouge puis s’arrête. Si on frappe un cylindre, il recule, roule, roule et se laisse emporter. La forme de l’esprit peut résister au destin. On pourrait comparer l’âme du sage stoïcien à un jouet pour un enfant : le culbuto (sorte de clown lesté). On peut le frapper, il revient en place. Certes le destin peut s’abattre sur l’homme mais l’homme est maître de son esprit par conséquent il reste maître de sa vie.

Mais ce type de conception est limitée. Certes le climat et l’immortalité ne dépendent pas de nous, pourtant les humains ont développé des techniques et des sciences pour maîtriser l’agriculture et la médecine ce qui nous incite à penser que la liberté humaine ne serait pas cantonnée aux pensées.

 

c)      Machiavel : si la fortune est un fleuve impétueux, on peut construire des digues.

Machiavel propose à son lecteur de se battre de toutes ses forces. Dans le vingt-cinquième chapitre de son ouvrage Le Prince, le philosophe italien compare la fortune (force du destin) à un fleuve tumultueux qui inonde les plaines, renverse les arbres et les édifices.

Confronté au même problème que Cicéron, Machiavel constate que « beaucoup ont été et sont d’opinion que les choses du monde soient de telle sorte gouvernées par la fortune et par Dieu, que les hommes avec leur sagesse ne puissent les corriger […] et par là ils pourraient juger qu’il n’y eût pas trop à s’échiner dans les choses, mais à se laisser gouverner par le sort ». Pour éviter que son lecteur ne soit tenté par le fatalisme, Machiavel présente l’argumentation suivante : certes une partie des événements sont imprévisibles et incontrôlables pourtant les hommes ne se résignent pas. La fortune est comme un fleuve impétueux qui emporte tout pourtant les hommes n’abandonnent pas l’idée d’agir face aux crues. Ils peuvent construire des digues et des canaux pour atténuer les dommages des crues. De la même manière, les hommes peuvent, par leurs actions diminuer les conséquences tragiques des événements imprévisibles. Par exemple, à l’heure actuelle, on ne peut pas prévoir les éruptions volcaniques. Pourtant on peut installer des stations sismographiques pour prévoir les éruptions et permettre aux populations menacées de se déplacer.

Si Machiavel conclut son chapitre en écrivant que « la fortune est femme, et il est nécessaire, à qui veut la soumettre de la battre et la rudoyer » ce n’est pas un appel, misogyne, à violenter les femmes mais bien l’idée que la volonté peut soumettre jusqu’au destin si elle ose l’affronter. Par conséquent, l’existence d’un destin ne serait pas une excuse pour l’inaction.

 

Transition (Montrer les limites d’une partie pour justifier l’existence de la partie suivante. Il ne s’agit pas de dire exactement le contraire. On dépasse la partie précédente en l’intégrant : Spinoza comprend l’argumentation de Descartes mais il la dépasse.)

 

Ainsi on pourrait conclure que l’existence d’un destin n’empêche aucunement le libre-arbitre et ne doit pas décourager les humains d’agir. Même s’il existe une (prétendue) force supérieure, même si une catastrophe doit frapper, même si une guerre doit avoir lieu, même si une épidémie doit apparaître, l’humain possède un libre-arbitre. Ce libre-arbitre lui permet de résister au destin dans son esprit et sur le terrain.

Toutefois, les argumentations stoïcienne et machiavélienne sont discutables. Prétendre que nos pensées ne dépendent que de nous peut-il encore se défendre après les découvertes de la psychologie et des sciences sociales ? En sachant que nous sommes grandement déterminés par notre éducation et notre société, peut-on prétendre que nous sommes maîtres de nos pensées ? Ne sommes-nous pas comme un bébé qui croit vouloir le lait ?

Traiter la question de la liberté ne peut se résumer à écarter l’idée de destin-superstition. A côté du destin tel qu’il est conçu par la foule des superstitieux, il faut envisager le destin des scientifiques, compris comme un enchaînement nécessaire de causalités. Il faut s’interroger sur la question du déterminisme pour vérifier que ce prétendu « libre-arbitre » est réellement libre, c’est-à-dire vraiment indépendant.

 

Deuxième partie : le déterminisme contre le libre-arbitre

 

a)     La morale suffit-elle à prouver le libre-arbitre ?

Ce prétendu libre-arbitre ne serait-il pas une invention des théologiens ? Nietzsche envisage cette hypothèse dans Le Crépuscule des idoles. Attribuer la liberté aux humains permet de les responsabiliser (et donc de les punir). Un criminel a brisé une vitrine. Si on suppose qu’il avait le choix, on dira qu’il pouvait briser cette vitrine ou ne pas la briser. Puisqu’il a choisi il est responsable de son action. On peut donc le punir.

On pose l’idée du libre-arbitre comme nécessaire pour fonder toute morale. En effet, il n’est juste de juger quelqu’un que s’il est libre de ses actes. Pourtant ce système peut être dépassé. On peut envisager une morale en l’absence d’un libre-arbitre. Si quelqu’un est menacé par un chien enragé, il le tue. De la même manière, en supposant que les humains ne soient pas vraiment libres mais qu’ils agissent comme des robots, rien n’empêche de créer des lois et de sanctionner ceux qui les enfreignent : cela permet la survie de la société. Même si on suppose que les humains sont déterminés on peut justifier l’existence de châtiments y compris des exécutions publiques (puisqu’elles découragent les autres êtres, déterminés, d’enfreindre la loi).

 

b)     Spinoza : le déterminisme.

L’humain croit être libre mais n’est-il pas comme une feuille agitée par le vent ? La feuille croit être libre parce qu’elle bouge mais elle est déterminée. Elle se croit libre parce qu’elle ignore les causes qui la font bouger.

C’est la théorie défendue par Spinoza dans la troisième partie de l’Ethique. Le philosophe présente comme exemples le bébé qui croit vouloir le lait, l’enfant en colère qui croit vouloir la vengeance et le peureux qui croit vouloir la fuite. Ces personnes veulent-elles librement ce qu’elles veulent ou sont-elles déterminées (par des causes antérieures) à le vouloir ? Le bébé veut le lait parce qu’il a faim. L’enfant veut la vengeance parce qu’il est en colère. Le peureux veut fuir parce qu’il a peur. Ce ne sont pas choix libres. Les humains se croient libres parce qu’ils sont « conscients de leurs actions » mais qu’ils ignorent les causes qui les y ont conduit.

Le déterminisme fonctionne bien avec les phénomènes naturels. Si on laisse tomber un objet depuis le toit du lycée, on peut calculer et prévoir très exactement sa trajectoire. Puisqu’on connait la masse de l’objet, la hauteur à laquelle on le laisse tomber et les lois physiques on peut calculer l’énergie potentielle de l’objet puis son énergie cinétique et deviner à quel instant il touchera le sol.

Peut-on l’appliquer aux humains ? Par exemple, un homme qui brise une vitrine pour voler un objet commet-il un acte libre ? En additionnant les causes antérieures on aurait peut-être pu prévoir son acte. Tenant compte de la pauvreté de l’individu, de la perte récente de son logement, de sa mauvaise éducation, des violences qu’il a subi dans son enfance, du sentiment d’injustice qu’il éprouve, de son passé violent, de la fragilité de la vitrine et de l’absence d’alarme on pouvait prévoir qu’il passerait à l’acte.

La théorie de Spinoza nous conduit à envisager que le libre-arbitre n’est qu’une illusion. Les humains sont peut-être déterminés comme n’importe quel phénomène naturel. Il faudrait analyser différentes situations pour vérifier que les choix humains sont effectivement prévisibles.

 

c)      Les sciences humaines : les déterminismes.

Les sciences humaines ont découvert et identifié une multitude de déterminismes au vingtième siècle qui tendraient à démontrer que la liberté est seulement une illusion. Nous avons l’impression que nos choix intimes, personnels ou moraux sont de notre ressort mais c’est faux.

Les sociologues ont identifié le phénomène de « l’homogamie » : on choisit, généralement, son conjoint dans son groupe social. Un policier aura tendance à épouser une policière, une enseignante un enseignant, un commerçant une commerçante, etc. Si vraiment l’humain était libre, nos choix intimes devraient être plus variés. On peut interpréter ce phénomène de deux manières. Soit les gens se marient avec quelqu’un de leur groupe social parce qu’ils les croisent plus souvent dans le cadre de leur travail (ce qui signifie que les humains sont déterminés par leur lieu de travail). Soit les gens se marient avec quelqu’un de leur groupe social parce qu’ils partagent des valeurs communes (ce qui signifie que les humains sont déterminés par leurs valeurs). Ainsi les sites rencontres ont parfois choisi de se spécialiser. En tablant sur l’homogamie un site comme AttractiveWorld.net présente des franciliens riches et surdiplômés à des franciliens riches et surdiplômés, tandis qu’un site comme Mektoube.fr présente des musulmans à des musulmans.

Les psychologues remarquent aussi que le choix du partenaire est conditionné (AMADOR J., CHARLES T., TAIT J., HELM H. (2005). « Sex and generational differences in desired characteristics in mate selection », Psychological Reports, 96, 19-25). Par exemple les femmes américaines choisiraient d’abord leur mari en fonction de son argent. Il apparaît évident qu’un choix est toujours motivé par des motifs (on choisit un conjoint d’après certaines raisons, d’après certaines qualités) mais ces motifs ne sont pas toujours conscients. Cette théorie du déterminisme est assez inquiétante au sens où nos choix intimes, qu’on croyait personnels, sont en réalité déterminés.

Les expériences en psychologie sociale établissent que nos choix moraux sont aussi déterminés en grande partie.

Ce que les psychologues appellent le Syndrome « Kitty Genovese » (en hommage à la jeune new-yorkaise assassinée dans la rue sans que personne n’intervienne) représente l’inhibition individuelle quand on est placé dans un groupe. Si une jeune femme se fait agresser dans la rue, personne n’appelle la police parce que tout le monde pense que le voisin va agir à notre place. Et le voisin pense la même chose. Ainsi personne n’agit. On peut donc se retrouver coupable d’un acte immoral parce qu’on était déterminé psychologiquement.

Les Expériences de Milgram sur la soumission à l’autorité vont dans le même sens. Un acteur déguisé en médecin (portant une blouse blanche, signe d’autorité) demande à des individus moyens d’appuyer sur un bouton pour envoyer une décharge électrique, potentiellement mortelle, à un autre individu (un acteur fort heureusement). La majorité des cobayes (65%) accepte d’appuyer sur le bouton jusqu’à tuer l’autre individu. Les gens déterminés (par leur éducation) à obéir aveuglément à l’autorité accepteront de se livrer à des actes inqualifiables. Ceci nous amène à remettre en question notre libre-arbitre. Choisissons-nous librement entre le bien et le mal ? Si c’était vraiment le cas, la majorité des cobayes dans ces expériences ne devraient pas accepter de se tourner vers des choix immoraux.

Puis-je condamner moralement quelqu’un et jeter l’opprobre sur lui sous prétexte qu’il a échoué dans une expérience de Milgram ? Si nous sommes déterminés, à la fois par les gens qui nous entourent et par la soumission à l’autorité, comment penser que nos choix sont libres et que nous sommes responsables ?

Nous avions l’illusion de faire des choix libres parce que nous pensions posséder à la fois une volonté libre et une raison mais cette volonté s’avère largement déterminée, qu’en est-il de la raison ?

 

d)     Herbert Simon : théorie de la rationalité limitée.

Envisageons le cas d’un élève de terminale qui choisit son orientation. Imaginons que sa famille ne l’incite pas à choisir une voie et que les différentes formations le conduiront au même salaire, l’élève n’est pas déterminé par son milieu ou par le salaire. Peut-il faire un choix rationnel ?

En apparence, l’élève peut faire un choix libre, volontaire et rationnel. Il peut étudier les différentes options. Il peut choisir une voie, la cocher sur le site admission post-bac puis la décocher pour en cocher une autre. Il peut poursuivre ou ne pas poursuivre dans une voie. Il semble posséder un libre-arbitre. Pourtant Descartes soulignait déjà dans Méditations Métaphysiques que  j’ai le choix entre les choses « que mon entendement me propose ». On a seulement le choix entre les options que notre intelligence recense. Herbert Simon, l’économiste américain, formulera précisément cette idée en 1947, avec la théorie de la rationalité limitée.

Cet élève se croit rationnel mais en réalité sa rationalité est limitée par trois contraintes :

 

–         Information imparfaite : Il ne possède pas d’information sur toutes les voies possibles.

–         Impossibilité d’envisager toutes les solutions : Il ne peut pas réfléchir et analyser toutes les alternatives possibles.

–         Incapacité d’analyser ces dernières jusqu’au bout de leurs conséquences : L’élève est incapable de calculer toutes les conséquences de ses choix. Il ne peut pas deviner si telle voie ou telle voie lui apportera plus de bonheur.

On est donc amené à penser que nos choix sont limités (et donc prévisibles). Peut-on encore parler de liberté si nous sommes tellement prévisibles ?

 

Transition (Montrer les limites de la deuxième partie pour justifier l’existence d’une troisième partie. La troisième partie englobe la deuxième partie puisqu’elle reconnaît l’existence du déterminisme. Le correcteur n’a pas le sentiment d’avoir affaire à un schizophrène puisque la dissertation ne se contredit pas : il faut dépasser la partie précédente en l’intégrant).

 

La théorie du déterminisme établit que le seul sentiment immédiat de la liberté ne suffit pas à prouver l’existence de la liberté. Nous croyons être libres mais c’est une illusion. Puisqu’il s’agit d’une illusion, on peut continuer de se croire libre après avoir pris conscience que les déterminismes contrôlent les différents aspects de notre vie y compris les plus personnels.

Les stoïciens et Machiavel sont-ils réellement libres ou sont-ils déterminés à penser ce qu’ils écrivent ? Dans l’optique du déterminisme, le sage stoïcien et l’homme politique machiavélien croient exercer leur libre-arbitre alors qu’ils sont déterminés à agir.

Toutefois, l’argumentation déterministe est imparfaite. Certes, les actions sont influencées pourtant il existe des gens qui échappent à ces déterminismes. L’homogamie ne concerne pas tous les êtres humains : tous les enseignants n’épousent pas des enseignants. 8 % des gens échappent aux expériences de Milgram (même à la variante 18 qui consiste à conjuguer la soumission à l’autorité et le conformisme, amenant ainsi 92% des gens à obéir). Certains humains inventent des choses inédites et imprévisibles. Ces différents contre-exemples devraient nous pousser à remettre en question la théorie du déterminisme.

Conclure à l’existence des déterminismes risque de fournir une excuse pratique pour expliquer tous les échecs : « Je n’ai pas eu ce travail parce que j’étais déterminé par mon éducation », « J’ai échoué à ce concours parce que j’étais déterminé par mes échecs successifs à échouer », « Je n’ai pas réussi à séduire cette personne parce que j’étais déterminé », etc. Ce type de justification anodin apparaît dramatique quand on cherche à expliquer un acte immoral : « cet homme a tué une innocente mais il était déterminé par son enfance malheureuse », « je ne suis pas intervenu pour sauver un innocent dans la rue parce que j’étais déterminé par le syndrome « Kitty Genovese » », « un fonctionnaire de Vichy a participé à l’extermination des juifs parce qu’il était conditionné pour obéir aux ordres sans poser de questions », etc. Faut-il se résigner ?

On attribue au général De Gaulle cette citation : « il y a des heures où la volonté de quelques hommes libres brise le déterminisme ». Faut-il l’interpréter comme l’élucubration d’un homme victime de l’illusion de liberté qui cherche à se rassurer ou faut-il l’interpréter comme la déclaration d’un homme conscient de l’existence du déterminisme mais qui continue de croire au pouvoir de la volonté ?

 

Troisième partie : La liberté est possible malgré le déterminisme.

 

a)     Nous sommes déterminés, pas nécessités.

Toute action est déterminée par des motifs : « Je vais rentrer dans le lycée parce qu’il fait froid dehors ». Mais il ne faut pas confondre détermination et nécessitation. Les phénomènes naturels doivent suivre les lois de la nature. Si je lâche une pierre, elle va tomber, elle doit tomber : elle n’a pas le choix. Un humain est différent. Si un humain a grandi dans une famille de médecins, certes il est déterminé à devenir à son tour médecin mais il n’est pas nécessité. Il est encouragé à le faire mais il pourrait ne pas le faire.

Toute action est déterminée par des motifs mais parfois ces différents motifs entrent en concurrence. Le jeune étudiant a peut-être de nombreuses raisons de devenir médecin, mais il peut-être d’autres motifs valables de devenir biochimiste. Il a le choix. Chaque option est déterminée mais l’humain garde le choix. La présence de motifs dans la prise de décision, loin d’invalider le libre-arbitre, prouve une certaine capacité de choix.

Imaginons qu’un passant voit une personne se faire agresser dans la rue. Peut-être qu’un certain phénomène psychologique va l’inciter à ne pas intervenir, peut-être que son éducation religieuse basée sur l’idée qu’il faut aider autrui va l’inciter à agir. Au final, ce passant, même s’il est incité à faire un choix, reste le seul à choisir entre ces différentes motivations.

 

b)     Certaines personnes résistent au déterminisme.

Ainsi on pourrait comprendre que certains humains parviennent à échapper au déterminisme. Pourquoi 8 % des humains échappent-ils aux expériences de Milgram ? (même à la variante 18). Ils ont probablement des motivations mais ils font le choix de choisir de suivre leur devoir moral au lieu de suivre le conformisme et la soumission aveugle.

Cette capacité témoigne d’une liberté irréductible ce qui nous conduit à envisager que l’existence des déterminismes n’empêche pas d’agir.

Au contraire, avoir conscience des déterminismes peut nous en libérer. Si on sait qu’on est déterminé à ne pas agir en groupe, on peut décider d’agir malgré tout. Si on prend conscience qu’on a été déterminé par notre éducation à soutenir un parti X, on peut décider de remettre cette opinion politique en question. Si on prend conscience que l’éducation familiale joue un rôle considérable dans la réussite scolaire des élèves, on peut conseiller à tous les parents de suivre leurs enfants pour augmenter leurs probabilités de réussite.

Certes, on peut vouloir prendre conscience de nos déterminismes pour les dépasser mais est-ce seulement possible ?

 

c)      De Gaulle : briser le déterminisme !

Edmond Pognon attribuait au général De Gaulle cette citation : « il y a des heures où la volonté de quelques hommes libres brise le déterminisme ».

Faut-il interpréter cette citation comme une bravade ? Le fait que De Gaulle prétende que la volonté peut briser le déterminisme ne signifie pas que cela soit vrai. Peut-être s’agit-il juste d’une phrase pour encourager les individus à passer à l’action ?

La volonté peut-elle vraiment briser le déterminisme ? Semble-t-il raisonnable de penser que la volonté peut briser le déterminisme ? Un homme libre peut-il combattre un empire nazi, contre toute probabilité ?

 

De Gaulle, passionné d’histoire militaire de Polybe à Foch, est familier de Clausewitz et de son concept de « brouillard » dans la guerre. La guerre n’est jamais totalement prévisible (sinon les batailles se joueraient sur le papier). Il demeure toujours une infime marge humaine.

Peut-on avoir toujours la sécurité et le contrôle ? Une guerre scientifique, précise, millimétrée ? Clausewitz, le théoricien militaire prussien, pensait qu’il était impossible de tout connaître. Un « brouillard » cache toujours une partie de la réalité. Le maréchal Foch écrivait, dans De la conduite de la guerre, au début du vingtième siècle qu’ « à la guerre, il est impossible de tout prévoir ». On pourrait l’expliquer par la technologie de l’époque. Aujourd’hui, il semble possible grâce aux progrès technologiques de tout contrôler et de tout prévoir dans les moindres détails.

C’est en tout cas un credo national aux Etats-Unis : la foi en la technologie qui viendra à bout de la complexité du monde. Mais le général Scales, un des dirigeants de l’invasion américaine en Irak, déclare dans son rapport, The Irak War, que cette tendance américaine « repose sur une profonde méconnaissance historique, méprise les leçons du passé et dédaigne l’examen raisonnable des conflits récents ». « Les futuristes qui clamaient que les nouvelles technologies de l’information permettraient aux forces américaines de balayer le « brouillard de la guerre » se sont trompés ».

Le général français Desportes souligne dans son livre Agir dans l’incertitude que les enquêtes sur les attentats du 11 septembre attestaient déjà de cette trop grande confiance dans la technologie.  « L’un des rapports parlementaires conclut à la défaillance des capacités d’analyse ; il considère que la technologie a fourni les informations nécessaires sans être capable de les traiter. »

La guerre en Irak a prouvé, une fois de plus, que les plans théoriques conçus sur le papier ou sur un écran d’ordinateur ne valent pas grand-chose sur le terrain. Dans le sable, c’est la capacité des soldats à s’adapter sans cesse à la réalité changeante qui permet de triompher.

La pensée militaire remet vigoureusement en question les théories déterministes. Certes, les situations sont largement conditionnées mais jamais nécessitées. Quand on veut gagner, on peut gagner.

Les récentes études sur la prise de décision intuitive démontrent le rôle prépondérant de l’émotion (Coget Jean-Francois et al., « Le rôle de l’émotion dans la prise de décision intuitive: zoom sur les réalisateurs-décideurs en période de tournage », M@n@gement, 2009/2 Vol. 12, p. 118-141). Christophe Haag, chercheur français en comportement organisationnel, souligne dans son livre, la poulpe attitude, qu’un humain peut être amené à prendre intuitivement une décision salvatrice même en l’absence d’expertise (en l’absence d’expériences passées identiques) s’il éprouve le désir de réussir.

Il faudrait envisager la possibilité que la volonté humaine soit capable de nous ouvrir de nouvelles options. Si la PDR, la prise de décision rationnelle, se révèle limitée (et donc prévisible), une grande volonté permet peut-être d’inventer des solutions (inattendues et imprévisibles) pour résoudre des problèmes inédits. La volonté permettrait-elle de passer outre les limitations humaines ? Il nous faut faire un dernier détour par la psychologie historique pour répondre à cette question.

 

d)     La mètis des Grecs : s’adapter et inventer.

Ce que les sociétés occidentales contemporaines nomment « intuition » pourrait s’apparenter à la catégorie mentale que les Grecs nommaient la mètis. La mètis, qui recouvre généralement l’intelligence pratique et l’intelligence rusée, ne constitue pas un savoir explicite (qu’on pourrait résumer dans un livre) mais plutôt un savoir tacite qui permet d’agir intuitivement dans bon nombre de situations (Detienne et Vernant, Les ruses de l’intelligence. la Mètis des Grecs, 1974).

Loin d’enseigner des procédures la mètis se comprend plutôt comme une série d’attitudes rusées pour l’artisanat, la guerre, la politique, etc. Par exemple, les Grecs prennent modèle sur le poulpe et sa capacité à s’adapter à son environnement. Si on veut être rusé, il faut s’adapter à la situation : au bois qu’on travaille, à la foule qui nous écoute, à l’ennemi qu’on affronte.

Plus intéressante encore est la figure d’Athéna (fille de la déesse Mètis dans la mythologie grecque) qui inspire guerriers, artisans et navigateurs. Car c’est Athéna qui aurait inventé le bateau et l’aurait donné aux Argonautes. Pourquoi ? La mer représente, pour les Grecs, un obstacle infranchissable. C’est une sorte de labyrinthe mouvant. Il n’existe aucun chemin fixe. Le navigateur ne peut se fier à sa seule raison (comme le mathématicien ou le philosophe) : il doit écouter sa mètis (son intuition) pour s’adapter à la mer. Pour affronter un obstacle infranchissable, Athéna invente le bateau. Pour vaincre un obstacle qui échappe à la raison et aux régularités Athéna propose une solution inédite.

Donc, même si l’humain se retrouve dans une situation impossible et que sa raison lui souffle que toutes les options disponibles ne conviennent pas, l’humain peut choisir d’inventer, de s’adapter et d’improviser. Ceci peut paraître surprenant. On essaiera toujours de rationnaliser, après coup, pour expliquer une décision. Pourtant l’exemple du génie artistique offre un exemple sans équivoque. Le génie artistique se caractérise par son caractère à la fois inexplicable et imprévisible. Certes, l’histoire de l’art cherche des explications a posteriori sur ce qui a pu influencer un artiste mais on ne peut jamais expliquer ou prévoir un chef d’œuvre.

La généalogie d’Erôs, le démon du désir offre une lecture intéressante. Chez Platon, Mètis (déesse de la ruse) a enfanté Pôros (l’expédient, la solution inventive) qui s’est uni à Penia (la pauvreté) pour donner Erôs. Pour les Grecs, le démon du désir est donc à mi-chemin entre le dénuement total et l’extrême inventivité. Une lecture possible de ce mythe serait que le désir pousse parfois les humains à se surpasser (rejoignant ainsi les récentes études en management).

Si effectivement, les humains sont capables d’inventer des solutions imprévisibles cela remettrait en question les théories déterministes. On pourrait concevoir que le déterminisme conditionne partiellement les humains mais un déterminisme complet serait absurde.

 

Conclusion :

En conclusion, le destin ne peut pas constituer une excuse valable pour choisir l’inaction. Même si une prétendue force supérieure s’acharne sur nos vies, nous sommes maîtres de nos pensées et nous pouvons agir pour réduire l’impact des catastrophes.

Les déterminismes existent mais une inclinaison n’est pas une nécessitation. On peut étudier nos déterminismes pour nous en libérer. Les pensées militaires comme la pensée grecque envisagent toujours la possibilité d’agir malgré le péril des situations. Cette dissertation aboutit à la conclusion qu’on peut se battre. Quand on veut échapper à son destin ou à ses déterminismes, on peut le faire. Avec de la volonté on peut briser le déterminisme.

 

Toutefois parvenir à cette conclusion engendre des problèmes sociaux. Conclure qu’il suffit de vouloir pour pouvoir risque de nous conduire à ce que Michela Marzano dénonce dans son livre Extension du domaine de la manipulation : l’instrumentalisation de l’autonomie.

Les techniques de management du XXIe siècle poussent les employés à être plus autonome. Ils sont (en théorie) libres de choisir les moyens d’atteindre leurs objectifs. Ils sont alors responsables. Responsables de leurs échecs. On peut alors les sanctionner pour leurs échecs puisqu’ils étaient responsables.

De la même manière, si on conclut qu’un humain a toujours la liberté de surmonter tous les déterminismes et de faire plier la fortune par la seule force de sa volonté, qu’est-ce qui empêchera un directeur d’exiger de ses cadres une réussite systématique ? Quand on veut on peut. Si vous échouez c’est de votre faute, c’est que vous ne vouliez pas réussir. Il faut d’ores et déjà prévenir une confusion entre ce qui relève de l’exception (l’homme qui parvient à briser le déterminisme) et de la règle générale.

Le destin et les déterminismes ne constituent pas des excuses pour baisser les bras et choisir l’inaction. De même, on ne peut exiger des gens que la force de leur volonté fasse ployer la fortune. Le sentiment de liberté est illusoire mais la liberté peut se conquérir, dans la lutte ou dans l’épreuve. La liberté philosophique est donnée mais conquérir les autres libertés demande des efforts.

 

 

 

Quelques critiques

En relisant cette dissertation j’ai constaté quelques défauts (aucune dissertation n’est parfaite). D’abord, j’utilise des auteurs récents ou des livres récents (Haag, Coget, Marzano, Detienne, Vernant, Scales, Desportes) ce qui n’est pas vraiment recommandé pour les élèves de terminale (pour le bac citez plutôt des auteurs morts). Ensuite, le devoir de neutralité n’est pas tout à fait respecté : même si je me bats, bec et ongles, pour défendre les thèses déterministes dans la deuxième partie, un correcteur risque de deviner dès l’introduction que je penche en faveur de la liberté. De plus, j’accumule parfois des détails inutiles. Je précise le métier et la nationalité de chaque personne citée (il est inutile de raconter la vie d’un personnage, c’est son argumentation qui nous intéresse). La troisième sous-partie de la deuxième partie accumule des exemples de déterminisme découverts par les sciences humaines : un ou deux suffiraient (ce n’est pas le nombre d’exemples qui importe). Même remarque pour les différents penseurs militaires cités. Enfin il est inutile de sombrer dans le lyrisme (le passage sur le général De Gaulle, même s’il sert à présenter les enjeux de manière dramatique, ne fait guère avancer l’argumentation).

Ne vous angoissez pas. La dissertation parfaite n’existe pas. Contentez-vous de faire une bonne dissertation.

 

 

 

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