Le bien se réduit-il à mon intérêt personnel ?0
Plan du Corrigé
Introduction
Amorce: « Charité bien ordonnée commence par soi-même » prétend le proverbe populaire. Cette formule sous-entend qu’avant de penser aux autres il faudrait penser à soi.
Définition/Problématisation: Pourtant toute la morale est construite pour gérer les relations entre personnes. Pour le sens commun le bien consiste à aider les autres, se montrer charitable, tandis que le mal consisterait à nuire aux autres. Et simultanément on tendance à utiliser comme critère de nos choix et actions notre intérêt personnel, comme s’il était la marque du bien.
Problématique: C’est pourquoi nous en venons à nous interroger sur a définition du bien : désigne-t-il mon intérêt personnel ou l’intérêt du collectif ?
Annonce du plan : Dans un premier temps on verra le bien réduit à l’intérêt personnel. Puis on élargira la définition du bien à l’intérêt du groupe pour enfin voir, dans un dernier temps, si on peut généraliser ce bien à l’ensemble de l’humanité.
Première partie: Oui, le bien concerne mon intérêt personnel.
Argument 1: Dans l’expérience de la maladie on se sent mal. Pourtant il n’est pas question de morale et autrui n’est pas impliqué. Le bien se définit d’après ma bonne santé et mon bonheur.
Exemple: Après une chute on a « mal ».
Argument 2: On fait passer son intérêt économique avant les questions morales, parce que c’est dans « son » intérêt.
Exemple 2: L’exploitation des enfants chinois par certaines marques permet de payer ses baskets à faible coût en Europe.
Argument 3: On fait passer intérêt avant celui de l’autre parce que le plaisir est synonyme de bien.
Exemple 3: Tromper son conjoint.
Argument 4: On peut agir de manière immorale et blesser autrui pour se sentir fort, conforter son attitude.
Exemple 4: Harcèlement scolaire.
Deuxième partie: Non, pas seulement mon intérêt personnel. Je m’inquiète aussi pour mes proches.
Argument 1: L’égoîsme peut s’étendre au groupe. Si mon bonheur (compris comme un état complet de satisfaction) dépend du bonheur de mes proches, je vais tout faire pour aider leurs intérêts.
Exemple: Faire des cadeaux à ses proches pour Noël. Je suis heureux qu’ils soient heureux.
Argument 2: La survie du groupe, de la tribu, est nécessaire pour la survie de chacun. L’égoïste intelligent sait qu’il ne peut survivre seul donc il peut mettre son intérêt de côté pour assurer l’intérêt du groupe dont il dépend.
Exemple 2: Payer les impôts n’est pas amusant, cela va contre l’intérêt personnel pourtant cela assure de bons services publics et donc la prospérité du groupe.
Argument 3: Consolider un écosystème économique. Faire gagner de l’argent aux partenaires économiques n’est as de la charité désintéressée. L’égoïste intelligent sait que plus il renforce ses partenaires et plus il augmente ses chances de perdurer.
Exemple 3: La liseuse d’Amazon a conquis le marché de la liseuse de Sony parce qu’Amazon avait attiré plus de partenaires (éditeurs, auteurs) avec des offres plus intéressantes, quitte à sacrifier ses intérêts à court terme.
Troisième partie: Non, il faut penser à l’humanité.
Argument 1: La morale demande de penser à l’ensemble. La morale ne se réduit pas à un calcul d’intérêt. La morale exige d’aider son prochain, peu importe sa valeur.
Exemple 1: La morale insiste sur le fait de protéger les personnes vulnérables (orphelins, vieillards), même s’ils sont inutiles, car ils en ont besoin.
Argument 2: Sortir de la vision égoïste et de la conception subjective de la morale pour passer à une vision plus « objective »: Il existe le bien et le mal. Un acte qui n’est pas universalisable (que tout le monde ne peut pas faire) est à éviter.
Exemple 2: Voler est mal en soi. Tuer est mal, de manière absolue. On ne peut pas les justifier par un calcul d’intérêt.
Conclusion.
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