Chronique 35: L’avenir ne sera plus ce qu’il était0
Comme souvent je vais commencer en râlant au sujet de la couverture. J’ai lu les 600 pages du roman et je ne vois toujours pas le rapport.
Le titre semble compliqué mais il assume son côté rétro-futuriste (ou SF old school si vous préférez) qu’on retrouve dans les références du roman.
Les extra-terrestres arrivent. Jusque-là rien de surprenant.
Ils arrivent et ils veulent aider la planète terre en luttant contre le réchauffement climatique.
1) C’est original. On a enfin des ET qui pensent à autre chose que massacrer tout le monde.
2) On peut craindre un discours écologique moralisateur mais le roman évite cet écueil.
3) Gros point fort du roman par rapport à 99% des films: Les ET ne viennent pas pour aider les nord-américains mais toute la planète Terre, ce qui fait que l’action va se dérouler aux quatre coins du globe. La terre ne se limite pas aux USA.
Ensuite, le point fort fort du livre est certainement les personnages. Attachants ou irritants, ils sont fouillés et cohérents.
L’intrigue est construite comme un thriller: les ET sont-ils là pour aider les humains ou pour les détruire ? Mystère, suspense, rebondissements.
L’ensemble du roman témoigne d’une grande culture et/ou de recherches documentaires fouillées.
Selon moi, le point faible du roman est la fin. Si vous ne voulez pas que je vous spoile, arrêtez là.
Eloignez-vous de votre écran.
Tout au long du roman on explique que la planète va atteindre le point de non retour concernant les gaz à effet de serre (et c’est… malheureusement probable dans la réalité). Les ET pourraient sauver la planète (cela fait un peu deus ex machina) mais renoncent au final. Bref, on finit avec une planète vouée à mourir. j’ai un peu le même sentiment qu’après avoir vu un film catastrophe: vous avez les deux-trois héros ou la famille moyenne qui a survécu à la fin du monde et qui sourit d’un air entendu mais… concrètement… à la prochaine vague de grippe ils sont tous morts parce que la civilisation a disparu.
Le même problème se pose ici. L’humanité se retrouve avec les mêmes problèmes qu’au début. Faut-il y voir une lecture pessimiste de l’avenir ? Ou au contraire un appel à la responsabilité ? On ne va pas se leurrer: la planète va mal et les actions entreprises ne suffisent pas. Compter sur l’arrivée providentielle d’extra-terrestres pour nous sauver c’est le comble de l’irresponsabilité. A ce compte-là autant prier tous les dieux pour lutter contre le réchauffement climatique! N’est-ce pas à l’humanité d’agir en adulte ? (Et je n’écris pas ça pour blesser ceux d’entre vous qui sont croyants: même le Pape actuel a écrit en 2015 que l’homme est responsable du problème et doit agir en conséquence).
Je n’aime pas du tout cette fin pessimiste mais elle s’oriente vers un appel à l’action. N’attendons pas qu’une force invisible fasse le travail à notre place. Ne soyons pas fatalistes! Nous sommes les humains. Nous avons des centaines de civilisations et des talents variés, nous pouvons sauver notre monde par nous-même.
Bref, dans l’ensemble j’ai apprécié ce livre et sa maitrise des codes du genre. D’ailleurs j’ai proposé à Yann Quero de nous rejoindre comme writer sur le projet AEnigma (série de petits jeux vidéo). Il devrait s’occuper du cinquième épisode. A suivre…
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