Chronique n°22: Anthony Boulanger, Ecosystématique de fin de monde, Editions Voy’[el]0
Anthony Boulanger est un auteur que je « croise » assez souvent, c’est-à-dire que j’ai rencontré ses textes dans plusieurs anthologies ou revues. Sa nouvelle de science-fiction parue dans Destination Univers m’avait bien plu. Du coup, quand j’ai croisé un livre portant son nom dans les rayons de Trollune, la curiosité m’a poussé à l’acheter.
Déjà la couverture de Céline Simoni m’a séduit : on y voit une sorte de chevalier futuriste engoncé dans une kamui digne d’un Kurumada en train d’observer une plante pousser au milieu d’un désert de rocailles. Le décor est posé.
Quand je lis un recueil, j’ai pour habitude de résumer et de commenter chaque nouvelle mais exceptionnellement je vais changer de méthode. Les nouvelles d’Anthony Boulanger sont souvent courtes et je ne voudrais pas gâcher les surprises. La nouvelle Noire, par exemple, s’étale sur dix-sept lignes et tout le croustillant réside dans la chute.
Ecosystématique me fait penser à une boîte de chocolats. On sait ce qu’on va trouver (des apocalypses) mais à chaque fois c’est surprenant. La taille des nouvelles permet une lecture rapide et fluide. Je peux vous dire une chose : l’humanité va disparaître ! Comment ? De mille et une manières différentes.
Je ne sais pas si Anthony Boulanger est un fan de Michael Crichton mais je n’ai pas pu m’empêcher de faire le rapprochement. Dans un roman du maître du techno-thriller, les personnages débattaient de la manière dont les extra-terrestres pourraient éliminer les humains. Ils arrivaient vite à la conclusion qu’il ne fallait pas craindre une arme ultime puisqu’on pouvait éliminer l’humanité de bien des manières. Et Anthony Boulanger semble s’être essayé à tester ces scénarios catastrophes.
La porte de la bleue, la première nouvelle du recueil tranche radicalement avec les autres. Dans une collection de catastrophes elle apporte une touche ambivalente de pessimisme et d’espoir. On suit une équipe de scientifiques qui étudient des espèces. J’aime beaucoup ce ton décalé (très Bernard Werber). La porte de la bleue est avec Oxyde de magie ma nouvelle favorite.
Le recueil propose une collection d’apocalypses. L’humanité va être successivement anéantie par une nouvelle ère glaciaire, la pollution magique, un hiver nucléaire, l’entassement des déchets, le smog, l’addiction au virtuel ou encore des monstres titanesques de l’espace.
L’auteur glisse également dans le recueil des histoires qui sont autant de clins d’œil à des références de la littérature fantastique (Tolkien, Lovecraft ou Moorcock) et j’aime ce genre de jeu de piste.
Ecosystématique s’achève par une nouvelle à choix multiple. Il ne s’agit pas d’un AVH mais bien d’une histoire dotée de plusieurs fins possibles qui sont toutes possibles simultanément (et vive la physique quantique !)
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