Spinoza: l’erreur vient-elle des sens ou du jugement ?0
[…] quand nous fixons le soleil, nous l’imaginons à une distance d’environ deux cents pieds de nous, erreur qui ne consiste pas dans cette seule imagination, mais dans le fait que, tandis que nous l’imaginons ainsi, nous ignorons sa vraie distance et la cause de cette imagination. Car, même si plus tard nous savons qu’il est à une distance de nous de plus de 600 diamètres de la terre, nous n’en continuerons pas moins à l’imaginer proche de nous ; car, si nous imaginons le soleil si proche, ce n’est pas parce que nous ignorons sa vraie distance, mais parce qu’une affection de notre Corps enveloppe l’essence du soleil, en tant que le Corps lui-même est affecté par lui.
SPINOZA, Ethique, IIe partie, proposition XXXV, scolie
Comments are closed.