Bilan trimestre 1: les repères vus en classe0
En plus des notions, le programme de philosophie de terminale comporte un certain nombre de « repères ». Il s’agit pour vous de maîtriser quelques points de vocabulaire.
Objectif/Subjectif
« J’ai froid » ou « j’ai chaud » sont des opinions subjectives. Elles dépendent de la personne qui les dit. En revanche, « il fait 18°C » est une information (potentiellement) objective puisqu’elle ne dépend pas de la personne qui l’énonce. N’importe qui peut utiliser le thermomètre pour mesurer la température.
Cette distinction objectif /subjectif renvoie à différents problèmes. Un témoin est-il crédible pour la justice ? Un témoignage est toujours subjectif puisqu’il dépend d’un humain. Or la justice est censée être objective.
Une croyance religieuse est-elle objective ou subjective ? On peut « croire » que quelque chose est vrai. On peut croire avec une forte conviction. Mais suffit-il d’être persuadé de détenir la vérité pour être dans la vérité ? Je « sais » que 2+2=4. Tout le monde peut vérifier. Mais les questions religieuses échappent à la physique. On ne peut pas les vérifier donc elles restent dans le champ de la croyance.
Légal / Légitime
Est légal, ce qui est conforme à la loi. Par exemple, ne pas voler.
Est légitime, ce qui est conforme à al morale et aux Droits de l’Homme, par exemple ne pas mépriser les autres.
En général, légal et légitimes sont confondus. Par exemple, quand je ne vole pas mon voisin je respecte la loi et la morale. Mais certains actes sont à la frontière entre les deux sphères. Prenons l’exemple de la France de Vichy. Déporter les juifs est une action conforme à la loi en cours mais un crime aux yeux de la morale (c’est un acte légal non légitime). Inversement, cacher un réfugié juif en prenant le risque d’être arrêté est un acte illégal mais légitime aux yeux de la morale.
Cause / Fin
Une cause est située au début. C’est généralement la réponse à la question « pourquoi ? ».
Pourquoi y a-t-il de la fumée ? Parce qu’il y a un feu. « Un feu » était donc la cause de la fumée.
Pourquoi es-tu tombé ? Parce que untel m’a poussé. « Untel m’a poussé » est donc la cause de ma chute.
Pourquoi es-tu allé au lycée ? Parce que je voulais travailler. « Je voulais travailler » était donc la cause de l’action.
Le mot « fin » en philosophie ne désigne pas uniquement l’achèvement (comme la fin d’un livre ou la fin d’un livre). Le mot « fin » est également un synonyme de « but » ou d’ « objectif ».
Par exemple : « la fin justifie les moyens » doit se comprendre par « l’objectif » justifie les moyens.
Contingent / nécessaire / possible / impossible
Est nécessaire ce qui existe et qui ne pouvait pas ne pas exister.
Par exemple : j’existe à l’instant où je pense. C’est nécessaire (cela ne peut pas être autrement).
Est contingent ce qui existe mais qui pouvait ne pas exister.
Par exemple : ce matin, je me suis assis à telle place. C’est la réalité (je suis assis à cette place) mais il n’était pas nécessaire que je m’assois à cette place. J’aurais très bien pu m’asseoir ailleurs.
Est possible ce qui n’existe pas mais qui peut exister.
Par exemple : je peux aller à la boulangerie. Je ne le fais pas (cela n’existe pas) mais je peux y aller.
Est impossible ce qui n’existe pas et qui ne peut pas exister.
Par exemple : je ne peux pas être président de la république française si j’ai quatre ans. C’est impossible. Cela n’existe pas et ne peut pas exister.
Croire / Savoir
(vu avec Descartes/Spinoza)
Croire renvoie à la subjectivité. « Je crois ».
Je crois :
– En Dieu ;
– En l’amour ;
– En l’éducation ;
– En la justice de mon pays ;
– Etc.
J’ai l’intime conviction d’être dans le vrai. Pourtant croire ne suffit pas pour atteindre la vérité. Suffit-il qu’une personne vous dise qu’elle croie en quelque chose (le dieu Bozo le clown par exemple) pour que vous soyez automatiquement amené à croire la même chose. Non évidemment.
Il existe des croyances partagées mais généralement la croyance est personnelle. Une personne pense qu’elle a raison. Cela ne signifie pas forcément que cette croyance sera valable pour tous.
En revanche, « Savoir » renvoie plutôt à l’objectivité. Je sais que « 2+2=4 ». Mais mon voisin sait aussi que « 2+2=4 ». Les Russes et les Américains savent aussi que « 2+2=4 ». Un savoir devrait être valable pour tout le monde.
« Savoir » est placé au-dessus de « croire ». La croyance ne peut se baser que sur l’intime conviction ou sur une certitude personnelle. Le savoir peut être vérifié par des expériences ou des démonstrations.
Le problème se pose quand certaines personnes confondent « savoir » et « croire ».
Obligation / Contrainte
L’obligation renvoie plutôt à la contrainte interne (au devoir moral).
La contrainte renvoie plutôt à la contrainte extérieure : la contrainte physique.
En théorie / En pratique
Marquer l’opposition entre le monde théorique (les spéculations, les hypothèses) et le monde pratique (la réalité du terrain).
Par exemple :
En théorie ça marche, en pratique…
En théorie, on devait partir à quatre heures mais en pratique nous sommes partis avec une heure de retard.
En théorie on devait terminer la guerre en Irak en deux ans, en pratique on y aura passé presque dix ans.
En fait / En droit
« En fait/en droit » sert à marquer la distinction entre ce que conçoit le droit en théorie et la réalité des faits.
Par exemple :
– En droit, il ne devrait pas y avoir de discrimination à l’embauche mais en fait elle existe.
– En droit, les hommes et les femmes devraient avoir un salaire égal à compétence égale, en fait il y a un écart.
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