La Bruyère: l’esprit de politesse0

Posted on novembre 26th, 2011 in En terminale

Introduction de l’explication de texte

(texte étudié en classe en septembre)

 

                       Le texte étudié est extrait de la trente-deuxième section de la cinquième partie du livre Les Caractères du moraliste français La Bruyère. Le texte traite de la politesse et, plus précisément, de ce que l’auteur nomme « l’esprit de politesse ». On pourrait attendre d’un moraliste comme La Bruyère qu’il pointe l’hypocrisie fondamentale de la politesse pourtant l’auteur semble défendre la politesse dans ce passage.

                       Pour le sens commun, la politesse est généralement considérée comme purement formelle. Il s’agit d’afficher des paroles et des attitudes convenues. La Bruyère rappelle le relativisme des pratiques en soulignant que la politesse change d’une civilisation à l’autre, d’un individu à l’autre. Mais c’est pour mieux pointer l’esprit commun qui préside aux différentes pratiques : cet « esprit de politesse » qui semble défini par son objectif (que les autres soient contents d’eux-mêmes). La finesse d’esprit consiste à ne pas parler à autrui de ce qui lui fait mal. Le tact se manifeste dans une attention : par exemple on ne fait pas une plaisanterie sur les handicaps physiques en présence d’un handicapé moteur. Même si « intérieurement » un individu est méprisant, il peut afficher des attitudes et des paroles qui ne blesseront pas son interlocuteur, manifestant ainsi un premier commencement de respect au sens moral. La politesse n’est-elle qu’une convention creuse ou est-elle l’expression d’un certain tact qui s’exprimerait différemment selon les individus ? Qu’est-ce qui définit l’esprit de politesse ?

                         A cette question, La Bruyère répond que c’est le tact qui définit cet esprit de politesse qui dirige les différentes pratiques de politesse. Dans un premier moment, La Bruyère rappelle le caractère fondamental de la politesse : afficher en apparence ce qu’on devrait être en réalité. La politesse consisterait à afficher des attitudes dignes voire « morales » en apparence. Puis, dans un deuxième moment, La Bruyère opère une distinction entre l’esprit de politesse et les pratiques de politesse en soulignant le relativisme de ces dernières. Enfin, dans le troisième moment La Bruyère propose une définition de l’ « esprit de politesse » comme tact.

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